Un Salvadorien expulsé par erreur par Trump retrouve la liberté : la justice américaine freine la machine à expulser
Une décision de justice met fin à un calvaire administratif
Un immigré salvadorien, Kilmar Abrego Garcia, a été libéré jeudi 11 décembre après des mois de détention arbitraire, suite à une décision d'une juge fédérale du Maryland. Son avocat, Simon Sandoval-Moshenberg, a confirmé cette libération, soulignant l'acharnement de l'administration Trump contre les migrants.
Ce cas emblématique illustre les tensions croissantes entre la justice fédérale et l'administration Trump, accusée de bafouer systématiquement les droits fondamentaux au nom d'une politique migratoire répressive. Abrego Garcia, marié à une Américaine, avait été expulsé vers le Salvador en mars 2025 avant d'être rapatrié aux États-Unis en juin, puis de nouveau menacé d'expulsion vers des pays africains.
Un parcours semé d'obstacles juridiques
La juge Paula Xinis a qualifié la détention prolongée d'Abrego Garcia d'« illicite », soulignant l'absence d'ordre d'expulsion légal. Elle a ordonné sa libération immédiate, dénonçant les manœuvres dilatoires du gouvernement.
« Depuis sa détention illégale au Salvador, M. Abrego Garcia a été de nouveau détenu, encore sans justification légale »,a-t-elle écrit dans sa décision.
L'administration Trump, par la voix de sa porte-parole Tricia McLaughlin, a immédiatement contesté cette décision, accusant la juge de militantisme judiciaire. Cette réaction reflète la stratégie habituelle de l'administration, qui n'hésite pas à instrumentaliser les tribunaux pour justifier ses politiques migratoires controversées.
Une politique migratoire sous le feu des critiques
Le président Donald Trump a fait de la lutte contre l'immigration clandestine une priorité absolue, évoquant une « invasion » des États-Unis par des « criminels étrangers ». Cependant, son programme d'expulsions massives se heurte à une résistance croissante de la part des tribunaux, qui rappellent que les migrants doivent pouvoir faire valoir leurs droits.
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de crise des relations internationales, où les politiques migratoires restrictives des États-Unis sont de plus en plus contestées, y compris par des alliés traditionnels comme le Canada et les pays de l'Union européenne.
Alors que l'administration Trump continue de défendre sa politique, les critiques s'intensifient, notamment de la part des organisations de défense des droits de l'homme, qui dénoncent une dérive autoritaire dans la gestion des migrants.