Une campagne permanente pour capitaliser sur le désarroi politique
Jean-Luc Mélenchon, figure emblématique de La France insoumise, a entamé une série de déplacements de terrain, notamment à Saint-Pierre-des-Corps près de Tours, dans une dynamique qui rappelle fortement une pré-campagne présidentielle. « On est en campagne permanente », affirme Manuel Bompard, coordinateur national du mouvement, soulignant une stratégie assumée de présence continue dans l'espace public.
Un contexte budgétaire propice à la clarté insoumise
Les débats budgétaires actuels, jugés illisibles par le grand public, offrent selon les insoumis une opportunité pour se démarquer. « Le but, c'est d'apparaître sur une ligne de clarté alors que c'est le bordel à l'Assemblée », explique Manuel Bompard. Une stratégie qui s'inscrit dans la lignée historique de Mélenchon, souvent comparée à celle de la tortue de La Fontaine : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point ».
La gauche divisée face au Rassemblement national
Pourtant, certains anciens compagnons de route du leader insoumis émettent des doutes sur la pertinence de cette approche en 2027. « L'enjeu n'est plus de savoir qui affronter Macron, mais qui affronter le RN », souligne un ex-insoumis. Un défi de taille pour Mélenchon, dont la stratégie 2022 avait réussi à incarner le vote utile à gauche, avec près de 22% des voix au premier tour.
Une gauche fragmentée et illisible
Les critiques internes pointent du doigt l'instabilité des autres partis de gauche. « Plus personne ne comprend les socialistes, les Verts changent de vote tous les deux jours, les communistes pareil... », déplore un député LFI. Une fragmentation qui pourrait jouer en faveur de Mélenchon, perçu comme un pilier de stabilité dans un paysage politique en pleine mutation.
L'Europe et les défis internationaux
Alors que la France s'engage dans des enjeux internationaux majeurs, comme la COP30 ou la crise des relations franco-algériennes, la gauche se retrouve tiraillée entre ses valeurs progressistes et les réalités géopolitiques. Mélenchon, fervent défenseur de l'Union européenne, pourrait capitaliser sur ce positionnement pour se démarquer d'une droite perçue comme trop alignée sur les intérêts des États-Unis ou de la Russie.