Algérie : un journaliste français condamné à 7 ans de prison pour « apologie du terrorisme »

Par Aurélie Lefebvre 02/12/2025 à 15:10
Algérie : un journaliste français condamné à 7 ans de prison pour « apologie du terrorisme »

Christophe Gleizes, journaliste français condamné à 7 ans de prison en Algérie, symbolise les tensions diplomatiques entre Paris et Alger.

Un cas emblématique des tensions franco-algériennes

Le journaliste français Christophe Gleizes, spécialiste du football africain, est détenu en Algérie depuis mai 2024. Condamné à sept ans de prison pour « apologie du terrorisme », son affaire s'inscrit dans un contexte de crise des relations franco-algériennes, marquée par des tensions diplomatiques persistantes.

Une condamnation controversée

Arrêté aux abords du stade de Tizi Ouzou, Gleizes est accusé d'avoir eu des contacts avec un membre du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie, classé comme organisation terroriste en Algérie. Pourtant, le journaliste niait toute intention subversive, affirmant enquêter sur le club de la Jeunesse Sportive de Kabylie et sur la mort mystérieuse du footballeur camerounais Albert Ebossé Bondjogo en 2014.

« Si on commence à criminaliser tous les contacts que des journalistes ont avec de potentielles sources, on n'a pas fini d'embastiller des reporters. »

Un procès en appel sous haute tension

Son procès en appel, prévu le 3 décembre, suscite l'indignation de la communauté journalistique. Thibaut Bruttin, directeur de Reporters sans frontières, dénonce une « manifeste incompréhension » de la part de la justice algérienne. « Christophe Gleizes n'a fait que son travail », insiste-t-il, soulignant que cette peine est la plus lourde infligée à un journaliste français depuis dix ans.

Un enjeu diplomatique

L'affaire Gleizes intervient dans un contexte de rapprochement fragile entre Paris et Alger, après la libération récente de l'écrivain Boualem Sansal. Certains y voient un otage médiatique, symbole des relations épidermiques entre les deux pays. La France, engagée dans une stratégie de réconciliation avec ses anciennes colonies, pourrait utiliser ce dossier pour apaiser les tensions.

La liberté de la presse en question

Pour les défenseurs des droits humains, ce cas illustre les dérives autoritaires en Algérie. « L'apologie du terrorisme est un chef d'accusation souvent instrumentalisé pour museler les voix critiques », souligne un observateur. En France, la gauche dénonce une atteinte à la liberté d'expression, tandis que la droite reste prudente, craignant d'envenimer les relations bilatérales.

Un symbole pour les journalistes

Gleizes, passionné de football africain, était en Algérie pour enquêter sur des sujets sportifs. Son arrestation rappelle les risques encourus par les reporters dans des zones sensibles. « Son intérêt pour le football algérien est sincère », plaide Bruttin, appelant à sa libération immédiate. L'issue de son procès pourrait influencer les futures relations entre la France et l'Algérie, déjà fragilisées par des désaccords économiques et mémoriels.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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Commentaires (5)

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Éditorialiste anonyme

il y a 4 jours

En même temps, l'Algérie a le droit de gérer ses affaires, mais 7 ans de prison pour un journaliste, c'est quand même ouf...

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Louise54

il y a 4 jours

Selon Amnesty International, les condamnations pour 'apologie du terrorisme' en Algérie sont souvent utilisées pour museler les critiques. Chiffres à l'appui.

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EyeToEye71

il y a 5 jours

Il faut trouver un équilibre. L'Algérie a des raisons de se méfier des ingérences, mais une peine si lourde semble disproportionnée.

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Jean-Marc B.

il y a 5 jours

L'Algérie a le droit de juger selon ses lois. La France ne doit pas interférer dans les affaires intérieures d'un pays souverain.

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Solstice

il y a 5 jours

@jean-marc-b La souveraineté ne justifie pas les abus. La France doit défendre ses citoyens, surtout quand ils sont victimes d'un système répressif.

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Reminiscence

il y a 4 jours

@solstice La France doit d'abord protéger ses propres frontières avant de jouer les sauveurs à l'étranger. Priorité à nos problèmes.

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I

Izarra

il y a 5 jours

7 ans de prison pour un journaliste, c'est une atteinte à la liberté d'expression ! L'Algérie doit respecter les droits humains. La France doit réagir fermement !

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