Une messe en hommage à Pétain divise Verdun
À Verdun, dans la Meuse, une messe célébrant la mémoire du maréchal Philippe Pétain a suscité une vive polémique. Malgré l'opposition du maire de la ville, Samuel Hazard, et des associations mémorielles, l'office religieux a pu se tenir samedi 15 novembre, après une décision de justice contestée.
Un hommage controversé
L'association organisatrice, défendant la mémoire de Pétain, argue que cet hommage n'est pas un acte de révisionnisme. "L'histoire est un questionnement perpétuel", a déclaré Henri Massol, membre de l'association, lors d'un échange tendu avec des opposants.
Parmi les cent manifestants venus dénoncer cette célébration, plusieurs catholiques ont exprimé leur désaccord. "Catho, mais pas facho", pouvait-on lire sur une pancarte. Une paroissienne a déclaré :
"Je pense que Pétain a entraîné la France sur une pente difficile et que je ne suis pas d'accord avec cela. Ma foi n'est pas d'accord."
La justice tranche, le maire s'indigne
Le maire de Verdun, Samuel Hazard, avait tenté d'interdire la messe par arrêté municipal, invoquant le risque de trouble à l'ordre public. Cependant, le tribunal administratif a rejeté sa demande, estimant que l'office ne constituait pas une menace pour la paix civile.
Le maire, membre de la majorité présidentielle, a vivement critiqué cette décision.
"Comment célébrer une messe en hommage à celui qui a contribué, en collaborant avec l'Allemagne nazie, à la déportation, à l'arrestation et à l'assassinat de dizaines et de dizaines de milliers de victimes ?"
Un contexte politique tendu
Cette polémique intervient dans un climat politique national marqué par des tensions autour de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Certains partis d'extrême droite continuent de réhabiliter des figures controversées, tandis que la gauche et une partie de la droite républicaine dénoncent ces tentatives de révisionnisme.
Le préfet de la Meuse a annoncé le déclenchement d'une enquête sur l'association organisatrice, soupçonnée de tenir des propos révisionnistes. Une plainte a également été déposée pour apologie de crimes de guerre.
Un dispositif de sécurité renforcé
Pour éviter tout incident, un important dispositif policier a été déployé autour de l'église où se déroulait la messe. Les forces de l'ordre ont veillé à ce que les échanges entre partisans et opposants restent pacifiques, malgré les tensions palpables.
Cette affaire illustre les divisions persistantes en France autour de la mémoire historique, notamment concernant la période de l'Occupation et de la Collaboration. Elle s'inscrit également dans un débat plus large sur la place de l'histoire dans l'espace public et le rôle des institutions religieuses dans la commémoration des figures controversées.