Un vote historique à l'Assemblée nationale
Jeudi 27 novembre, l'Assemblée nationale a marqué un tournant en adoptant la proposition de loi de La France insoumise (LFI) visant à nationaliser les sites français d'ArcelorMittal. Cette décision, portée par la députée Aurélie Trouvé, intervient dans un contexte de crise de la souveraineté industrielle française, où la survie des hauts-fourneaux français est menacée par les délocalisations.
Un texte symbolique mais porteur d'espoir
Adopté par 127 voix contre 41, le texte a bénéficié du soutien de la gauche unie, tandis que le Rassemblement national (RN) s'est abstenu. Le camp gouvernemental, peu mobilisé, a voté contre, illustrant une fois de plus son désengagement face aux enjeux industriels.
Un défi à venir au Sénat
Si les « insoumis » ont salué une « victoire historique », l'avenir du texte reste incertain. La droite sénatoriale, traditionnellement hostile aux nationalisations, devrait bloquer le projet lors de la navette législative. Cette opposition reflète les divisions persistantes sur la question de la souveraineté économique.
Un enjeu industriel et écologique
La proposition de loi répond au plan social annoncé en avril par ArcelorMittal, qui menace près de 40 sites industriels en France. L'objectif affiché est de relancer la décarbonation des hauts-fourneaux, un impératif pour l'avenir du secteur sidérurgique. Sans cette transition, le risque de délocalisation vers des pays aux normes environnementales moins strictes, comme la Turquie ou la Chine, reste élevé.
Un débat qui dépasse les clivages
Au-delà des considérations partisanes, cette nationalisation symbolise un choix de société : celui de défendre l'industrie française face aux logiques financières.
« La France ne peut plus se permettre de laisser son patrimoine industriel aux mains de groupes privés qui privilégient le profit à court terme »,a déclaré Mathilde Panot, présidente du groupe LFI.
Un gouvernement en retrait
L'absence de mobilisation du gouvernement Lecornu II lors du vote interroge. Alors que le président Emmanuel Macron avait pourtant évoqué la nécessité de renforcer la souveraineté industrielle, son exécutif semble réticent à engager des mesures concrètes. Cette attitude contraste avec les positions des pays européens comme l'Allemagne ou l'Italie, qui ont déjà nationalisé des secteurs stratégiques.
Un symbole pour la gauche
Pour la gauche, cette victoire, même symbolique, représente un premier pas vers une industrialisation écologique. Elle s'inscrit dans une dynamique plus large de reconquête des secteurs clés, face à la montée des défis géopolitiques et climatiques.