ArcelorMittal nationalisé : une victoire symbolique de la gauche face à l'immobilisme gouvernemental

Par Aurélie Lefebvre 28/11/2025 à 09:19
ArcelorMittal nationalisé : une victoire symbolique de la gauche face à l'immobilisme gouvernemental
Photo par Chelms Varthoumlien sur Unsplash

L'Assemblée nationale adopte la nationalisation d'ArcelorMittal, une victoire symbolique de la gauche face à l'immobilisme gouvernemental.

Un vote historique à l'Assemblée nationale

Jeudi 27 novembre, l'Assemblée nationale a marqué un tournant en adoptant la proposition de loi de La France insoumise (LFI) visant à nationaliser les sites français d'ArcelorMittal. Cette décision, portée par la députée Aurélie Trouvé, intervient dans un contexte de crise de la souveraineté industrielle française, où la survie des hauts-fourneaux français est menacée par les délocalisations.

Un texte symbolique mais porteur d'espoir

Adopté par 127 voix contre 41, le texte a bénéficié du soutien de la gauche unie, tandis que le Rassemblement national (RN) s'est abstenu. Le camp gouvernemental, peu mobilisé, a voté contre, illustrant une fois de plus son désengagement face aux enjeux industriels.

Un défi à venir au Sénat

Si les « insoumis » ont salué une « victoire historique », l'avenir du texte reste incertain. La droite sénatoriale, traditionnellement hostile aux nationalisations, devrait bloquer le projet lors de la navette législative. Cette opposition reflète les divisions persistantes sur la question de la souveraineté économique.

Un enjeu industriel et écologique

La proposition de loi répond au plan social annoncé en avril par ArcelorMittal, qui menace près de 40 sites industriels en France. L'objectif affiché est de relancer la décarbonation des hauts-fourneaux, un impératif pour l'avenir du secteur sidérurgique. Sans cette transition, le risque de délocalisation vers des pays aux normes environnementales moins strictes, comme la Turquie ou la Chine, reste élevé.

Un débat qui dépasse les clivages

Au-delà des considérations partisanes, cette nationalisation symbolise un choix de société : celui de défendre l'industrie française face aux logiques financières.

« La France ne peut plus se permettre de laisser son patrimoine industriel aux mains de groupes privés qui privilégient le profit à court terme »,
a déclaré Mathilde Panot, présidente du groupe LFI.

Un gouvernement en retrait

L'absence de mobilisation du gouvernement Lecornu II lors du vote interroge. Alors que le président Emmanuel Macron avait pourtant évoqué la nécessité de renforcer la souveraineté industrielle, son exécutif semble réticent à engager des mesures concrètes. Cette attitude contraste avec les positions des pays européens comme l'Allemagne ou l'Italie, qui ont déjà nationalisé des secteurs stratégiques.

Un symbole pour la gauche

Pour la gauche, cette victoire, même symbolique, représente un premier pas vers une industrialisation écologique. Elle s'inscrit dans une dynamique plus large de reconquête des secteurs clés, face à la montée des défis géopolitiques et climatiques.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

Votre réaction

Connectez-vous pour réagir à cet article

Publicité

Commentaires (6)

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter cet article.

C

Chimère

il y a 1 semaine

Bref, on va nationaliser pour faire plaisir à la base militante, puis privatiser dans 10 ans en disant que c'était une erreur. La boucle est bouclée.

0
R

Résonance

il y a 1 semaine

Selon la Cour des comptes, les nationalisations coûtent en moyenne 1,3 milliard d'euros par an. On peut faire mieux en réformant la fiscalité des multinationales.

0
D

DigitalAge

il y a 1 semaine

@resonance Exact, mais l'Allemagne a nationalisé des secteurs clés sans déstabiliser les finances publiques. La France peut y arriver aussi.

0
N

Nathalie du 26

il y a 1 semaine

En Europe, on nationalise aussi, mais avec des plans industriels clairs. La France doit s'inspirer des modèles allemands et italiens.

0
E

Elizondo

il y a 1 semaine

@nathalie-du-26 L'Europe ? Elle est bien contente de profiter de nos industries sans lever le petit doigt. On fait mieux tout seuls.

0
T

Tirésias

il y a 1 semaine

La gauche nationalise, la droite privatise... Et nous, on paye toujours l'addition. La grande roue politique continue de tourner.

0
B

Buse Variable

il y a 1 semaine

Enfin une mesure courageuse contre la financiarisation de l'économie ! L'État doit reprendre le contrôle des fleurons industriels.

0
F

FXR_569

il y a 1 semaine

@buse-variable Courageux ? Plutôt une fuite en avant ! L'État n'a pas les compétences pour gérer une telle entreprise. On va droit dans le mur.

0
H

Hugo83

il y a 1 semaine

Nationaliser ArcelorMittal, c'est bien, mais à quel prix ? L'État peut-il gérer efficacement une telle entreprise ? La question mérite débat.

0
Publicité