L'Assemblée nationale adopte en première lecture la nationalisation d'ArcelorMittal
Jeudi 27 novembre, l'Assemblée nationale a franchi un cap historique en adoptant, en première lecture, une proposition de loi visant à nationaliser ArcelorMittal France. Le texte, porté par La France insoumise (LFI), a été voté par 127 voix contre 41, malgré l'opposition du gouvernement, qui estime que la bataille se jouera à Bruxelles.
Une décision symbolique face à la crise industrielle
Cette nationalisation, la première depuis 1982, intervient dans un contexte de crise de la souveraineté industrielle française. Jean-Luc Mélenchon, leader de LFI, a salué sur les réseaux sociaux une "page d'histoire" pour la France. La proposition de loi a bénéficié du soutien des groupes de gauche et de l'abstention du Rassemblement National (RN), mais son avenir reste incertain.
Un texte à l'avenir incertain
Le Sénat, dominé par la droite et le centre, constitue désormais un obstacle majeur. Les opposants au texte, dont le gouvernement, arguent que la décision relève davantage de Bruxelles que de Paris. Pourtant, cette initiative s'inscrit dans une dynamique de reconquête industrielle face aux défis économiques actuels.
La gauche et les syndicats unis contre la privatisation
La CGT du Nord, aux côtés de LFI, a mené une campagne déterminante pour cette nationalisation. Cette convergence entre syndicats et partis de gauche illustre une stratégie des partis pour 2027, marquée par des alliances inédites face à la droite et à l'extrême droite.
Un enjeu européen et industriel
Si le texte devait être adopté, il marquerait un tournant dans la politique industrielle française, renforçant la souveraineté face aux géants internationaux.
"Pour la première fois depuis 1982, une nationalisation en France." - Jean-Luc MélenchonCependant, les défis restent nombreux, notamment en termes de financement et de conformité avec les règles européennes.
Réactions politiques contrastées
Le gouvernement, par la voix du Premier ministre Sébastien Lecornu, a exprimé ses réserves, soulignant les contraintes budgétaires et juridiques. À l'inverse, l'opposition de gauche y voit un premier pas vers une politique industrielle ambitieuse, capable de répondre aux défis de la crise des finances publiques et de la compétitivité.
Quel avenir pour ArcelorMittal ?
Si la nationalisation devait aboutir, elle poserait la question de la gestion future de l'entreprise, entre logique de rentabilité et impératifs industriels. Les prochaines semaines seront décisives, alors que le Sénat examinera le texte sous haute tension politique.