Un appel à la clarté politique
Dans une interview accordée à France Inter ce lundi 8 décembre, Gabriel Attal, secrétaire général du parti Renaissance, a exhorté Les Républicains (LR) à « clarifier leur positionnement » vis-à-vis de l'extrême droite, dans un contexte de tensions croissantes au sein de la droite française.
Des déclarations controversées
Attal réagissait notamment aux propos de Nicolas Sarkozy dans son livre « Le Journal d'un prisonnier », où l'ancien président s'oppose à un « front républicain » contre le Rassemblement national (RN). De même, le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, a récemment affirmé que le RN « appartient à l'arc républicain », une déclaration qui a suscité de vives critiques.
Une droite en mutation
« Ce que je vois avec tout ce débat autour de l'union des droites, c'est une urgence pour le parti LR à clarifier son positionnement », a déclaré Attal. Il dénonce la formation d'un « bloc de droite radicale, extrême, anti-européenne et climato-sceptique », qu'il juge incompatible avec les valeurs de rassemblement.
« Quand on accepte de faire tomber toutes les digues et de considérer qu'il n'y a plus de différence entre cette droite-là et l'extrême droite, je pense qu'on renonce à la capacité à rassembler une majorité de Français. »
Une alliance sous tension
Interrogé sur l'alliance entre Renaissance et LR à l'Assemblée nationale, Attal a rappelé que cette coalition était « faite pour permettre au pays d'être gouverné ». Cependant, il a souligné des divergences majeures sur des sujets comme l'Europe, le climat et les questions sociétales, où il « ne se retrouve pas du tout dans la ligne portée par une partie des LR ».
Un enjeu pour 2027
Cette mise en garde intervient dans un contexte où la droite française semble divisée entre une ligne modérée et une frange plus radicale, prête à des alliances avec l'extrême droite. Pour Attal, cette ambiguïté pourrait fragiliser la capacité des LR à incarner une alternative crédible au pouvoir en place.
Réactions politiques
Du côté des LR, ces déclarations ont été accueillies avec méfiance. Certains cadres du parti y voient une tentative de « stigmatisation », tandis que d'autres appellent à un débat interne pour éviter une dérive vers l'extrême droite.
Un débat qui dépasse les frontières
Cette crise interne au LR s'inscrit dans un contexte plus large de montée des populismes en Europe, où plusieurs partis conservateurs tentent de se rapprocher de l'extrême droite, au risque de brouiller les clivages traditionnels.