Un bac plus exigeant pour « redonner de la valeur » au diplôme
Le ministre de l'Éducation nationale, Édouard Geffray, a annoncé une série de mesures visant à renforcer la crédibilité du baccalauréat, dès la session 2026. Une réforme qui s'inscrit dans un contexte de crise des vocations politiques et de crise des finances publiques, où le gouvernement cherche à restaurer la confiance dans les institutions.
Des règles plus strictes pour limiter les inégalités territoriales
Dans une interview accordée au Parisien, le ministre a justifié cette réforme par la nécessité de garantir une équité nationale : « Un 14 sur 20 à Brest doit valoir la même chose à Strasbourg, Marseille ou Pointe-à-Pitre. » Une déclaration qui rappelle les tensions récurrentes sur les inégalités territoriales, notamment entre les académies.
Fin des rattrapages en dessous de 8/20 et contrôle accru de l'orthographe
Parmi les mesures phares : l'interdiction des rattrapages pour les notes inférieures à 8/20, une limitation des points du jury à 0,5 point, et une attention renforcée à l'orthographe. « Une copie inintelligible, avec un niveau d'orthographe déplorable, ne peut avoir la moyenne », a martelé le ministre, soulignant l'importance des fondamentaux.
Un risque d'exclusion pour les élèves en difficulté
Ces annonces suscitent des craintes chez les syndicats et associations d'élèves, qui dénoncent un durcissement excessif pouvant exclure des jeunes en situation précaire. « Cette réforme pénalise ceux qui ont le plus besoin d'aide », estime un représentant syndical. Le gouvernement, lui, assure que ces mesures visent à revaloriser le diplôme face à une crise de la souveraineté industrielle française et à la crise des relations franco-africaines, où la reconnaissance des diplômes français est parfois remise en cause.
Un décret attendu ce vendredi 5 décembre
Les modalités précises de cette réforme seront formalisées dans un décret publié ce vendredi. Une décision qui intervient alors que le gouvernement Lecornu II fait face à des crises multiples, notamment sur le front économique et social.
« Il y a un vrai enjeu de crédibilité du baccalauréat aujourd'hui. »
— Édouard Geffray, ministre de l'Éducation nationale