Un serment de loyauté sous tension
Lors d'un débat télévisé en direct sur BFM-TV, jeudi 11 décembre, Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), a réaffirmé son attachement indéfectible à Marine Le Pen, candidate désignée du parti pour l'élection présidentielle de 2027. Une déclaration qui intervient dans un contexte politique tendu, marqué par l'incertitude judiciaire pesant sur la présidente du RN.
Une succession sous conditions
« Je serai toujours loyal à Marine Le Pen », a-t-il martelé, promettant de se battre à ses côtés pour « prouver son innocence » lors de son procès en appel, dont l'issue déterminera son éligibilité. Bardella, désigné comme dauphin en cas d'empêchement de Le Pen, a insisté sur leur alliance stratégique : « Nous ferons campagne ensemble, avant comme après le procès. » Une posture qui contraste avec les tensions internes au RN, où certains cadres contestent discrètement cette ligne.
Un jeune leader sous pression
Âgé de 30 ans, Bardella a dû justifier son expérience face aux critiques. « Mon âge, c'est peut-être le seul élément sur lequel je ne pourrai rien faire », a-t-il concédé, évoquant « le poids des responsabilités ». Pourtant, son parcours – deux fois tête de liste aux européennes, élu à Bruxelles depuis 2019 – lui confère une légitimité que ses adversaires minimisent. « Je préfère qu'on me dise aujourd'hui que c'est trop tôt plutôt qu'on vienne me dire dans quelques années que c'est trop tard », a-t-il lancé, visiblement agacé.
Stratégie électorale et défis à venir
Alors que les sondages le donnent vainqueur face à tous ses concurrents, Bardella a esquissé un programme axé sur la souveraineté industrielle, un thème cher à l'extrême droite. Pourtant, son discours évite soigneusement les sujets sensibles comme la crise des relations franco-africaines ou la guerre en Ukraine, où le RN adopte une position ambiguë. « Notre objectif, c'est d'arriver au pouvoir », a-t-il répété, sans préciser comment concilier cette ambition avec les divisions internes et les sanctions européennes qui menacent le parti.
Un RN en quête de crédibilité
Face à un gouvernement Lecornu II fragilisé, le RN tente de se positionner comme une alternative crédible. Mais les critiques pleuvent : « Pantoufler au Sénat pendant trente ans » ou « endetter le pays de 1 200 milliards d'euros » sont des reproches récurrents. Bardella, lui, mise sur la jeunesse et la radicalité pour séduire l'électorat. Reste à savoir si cette stratégie suffira à convaincre au-delà de la base militante.