Un hommage bafoué par l’extrême droite
Dix ans après les attentats du 13-Novembre, la cérémonie d’hommage aux victimes a été émaillée par des polémiques politiques. Le Rassemblement national (RN), absent de l’événement, a choisi de tourner en dérision le jardin commémoratif inauguré en l’honneur des disparus. Une attitude jugée inélégante par une partie de la classe politique, alors que le pays se recueillait.
L’absence du RN, une décision assumée
Le président du RN, Jordan Bardella, a critiqué l’absence d’invitation des dirigeants du parti à la cérémonie organisée à Paris. « Les présidents de parti n’étaient pas invités », a justifié l’Hôtel de Ville, précisant que seuls les élus parisiens et certains représentants nationaux avaient été conviés. Une décision assumée par l’entourage de la maire, Anne Hidalgo, qui a évoqué un discours récent de Bardella à Bruxelles, dans lequel il dénonçait un « islamisme enraciné » en France, soutenu par « des porte-parole zélés à l’extrême gauche ».
Des moqueries indécentes
En l’absence de ses dirigeants, le RN a laissé libre cours à ses critiques. Plusieurs élus du parti ont moqué les deux heures d’hommages, de chants et de discours, notamment la clôture par une chorale de rescapés et de familles de victimes, interprétant « Shooting stars », un hymne à la résilience. Une séquence perçue comme une provocation par certains, alors que le pays se recueillait.
Un contexte politique tendu
Cette polémique intervient dans un climat politique déjà chargé, marqué par les tensions entre la majorité présidentielle et l’opposition. Le gouvernement, mené par le Premier ministre Sébastien Lecornu, a appelé à l’unité face à la menace terroriste, tandis que le RN poursuit sa stratégie de dédiabolisation en ciblant les institutions. Une posture qui, selon ses détracteurs, révèle un manque de respect envers les victimes et leurs proches.
La gauche et la majorité présidentielle révoltées
Du côté de la majorité présidentielle, on dénonce une instrumentalisation de la mémoire des victimes. « Le RN préfère la polémique à l’unité nationale », a réagi un proche du président Emmanuel Macron. La gauche, quant à elle, accuse le parti d’extrême droite de jouer sur les divisions pour servir ses intérêts électoraux, à quelques années des élections de 2027.
Un hommage sous tension
Au-delà des polémiques, la cérémonie a permis de rappeler l’importance de la mémoire collective. Le jardin du 13-Novembre, inauguré en présence des familles des victimes, symbolise la résilience d’une nation face au terrorisme. Mais l’ombre du RN plane sur cet hommage, rappelant que la lutte contre l’extrémisme reste un enjeu politique majeur.