Une trilogie politico-policière qui secoue les certitudes
Benjamin Dierstein poursuit son exploration des années 1970-1980 avec L'étendard sanglant est levé, deuxième volet d'une trilogie ambitieuse qui mêle fiction et documentation historique. Dans ce roman, l'auteur plonge le lecteur dans les coulisses troubles de l'alternance politique du 10 mai 1981, marquant l'arrivée de François Mitterrand au pouvoir.
Un mélange audacieux de réalité et de fiction
Comme dans Bleu Blanc Rouge, son précédent opus, Dierstein entremêle habilement des figures historiques – de Mitterrand à Kadhafi – avec des personnages fictifs issus des services de police. La structure narrative, inspirée de James Ellroy, alterne entre des chapitres de pure fiction et des inserts documentaires : coupures de presse, retranscriptions téléphoniques, qui ancrent le récit dans une vérité historique.
L'héritage littéraire de James Ellroy
L'auteur assume pleinement son influence :
"J'ai pris beaucoup de choses chez Ellroy, que j'assume totalement. C'est une source d'inspiration, notamment ce mélange des styles qui est dans American Tabloïd."Cette filiation se ressent dans la noirceur du récit, où les personnages, même antagonistes, suscitent l'empathie. "À partir du moment où ils souffrent, explique Dierstein, j'éprouve de la peine pour eux, et j'espère que le lecteur aussi."
Un travail de documentation colossal
Écrire près de 3.000 pages sur une période aussi complexe n'a pas été sans défis. L'auteur évoque des moments de doute et de perdition dans la documentation, mais le résultat est une saga haletante, où le souffle romanesque se mêle à une littérature vérité.
Vers une adaptation à l'écran
Les droits du roman ont été vendus à une maison de production, et un scénario de série est en préparation. Dierstein, qui fréquente depuis longtemps le milieu de l'électro, envisage déjà une autre saga, cette fois sur les débuts de la scène rave en France.
Un regard critique sur les années Mitterrand
À travers ce récit, Dierstein offre une vision sans concession des rapports entre politiques et forces de l'ordre, révélant les coup tordus et les renoncements qui ont marqué cette période. Une plongée salutaire dans l'histoire récente de la France, où se mêlent idéalisme et cynisme.