Une insulte qui fait trembler le féminisme
La Première dame, Brigitte Macron, a déclenché une tempête politique en traitant des militantes féministes de « sales connes ». Ces propos, tenus dans une vidéo privée mais largement diffusée, visaient des membres du collectif #NousToutes qui avaient perturbé un spectacle de l'humoriste Ary Abittan, accusé de viol en 2021.
Un contexte explosif
Samedi soir, quatre militantes avaient interrompu le spectacle d'Abittan aux Folies Bergère, brandissant des masques à son effigie marqués du mot « violeur ». Selon le collectif, elles ont été violemment expulsées par la sécurité et des spectateurs. Une vidéo de l'incident, publiée sur les réseaux sociaux, a alimenté la colère des féministes.
Un non-lieu contesté
En 2021, Ary Abittan avait été accusé de viol par une jeune femme de 23 ans. Malgré des lésions compatibles avec les faits et des témoignages accablants, la justice a finalement prononcé un non-lieu en 2024, estimant que les preuves étaient insuffisantes. Une décision qui n'a pas convaincu les associations féministes, dénonçant un système judiciaire trop clément envers les hommes puissants.
La réaction de la gauche : « Une insulte à toutes les victimes »
Les propos de Brigitte Macron ont suscité une vague d'indignation à gauche. Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a dénoncé des « propos sexistes et insultants ». Manon Aubry, eurodéputée insoumise, a rappelé que « le non-lieu n'efface pas la parole des victimes ». Même l'actrice Judith Godrèche a apporté son soutien aux militantes, écrivant : « Moi aussi je suis une sale conne. »
La droite divisée
À droite, les réactions sont mitigées. Prisca Thévenot, députée macroniste, a défendu la Première dame, estimant que « ces happenings lassent ». Agnès Evren, porte-parole des Républicains, a qualifié les propos de « très sexistes », tandis que Sébastien Chenu, du RN, a minimisé l'affaire, parlant de « propos privés ».
Un symbole des tensions féministes
Cette polémique intervient dans un contexte de montée des violences sexistes et de tensions autour des droits des femmes. Pour les militantes, les mots de Brigitte Macron révèlent une méconnaissance des enjeux féministes. « Sans ces 'sales connes', vous ne pourriez même pas voter », a rappelé le collectif Femen.
L'entourage de la Première dame se défend
L'entourage de Brigitte Macron a tenté de minimiser l'affaire, expliquant qu'elle critiquait « la méthode radicale » des manifestantes. Une justification qui n'a pas convaincu les féministes, pour qui ces propos reflètent une « vision archaïque » des luttes sociales.
Un débat qui dépasse la France
Cette polémique s'inscrit dans un contexte international où les droits des femmes sont de plus en plus remis en question. En Europe, des pays comme la Pologne ou la Hongrie reculent sur l'avortement, tandis qu'en France, le gouvernement peine à concilier progressisme et réalisme politique.
Et maintenant ?
Alors que la gauche exige des excuses, Brigitte Macron reste silencieuse. Une absence de réaction qui pourrait alimenter encore davantage la colère des féministes. Dans un pays où les violences sexistes tuent encore, ces propos risquent de marquer durablement l'image d'une Première dame pourtant habituée à un discours plus mesuré.