Liberté d'expression sous tension : Radio Nova défie le gouvernement après la plainte de Nuñez contre un humoriste

Par Mathieu Robin 15/11/2025 à 16:19
Liberté d'expression sous tension : Radio Nova défie le gouvernement après la plainte de Nuñez contre un humoriste

Radio Nova défend son humoriste Pierre-Emmanuel Barré après une plainte du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez pour des propos critiquant la police.

Un clash entre la liberté d'expression et l'autorité policière

Dans un contexte politique marqué par les tensions autour des libertés fondamentales, Radio Nova a pris position en défense de l'humoriste Pierre-Emmanuel Barré, visé par une plainte du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez. La radio musicale, connue pour son engagement progressiste, a réaffirmé son attachement à la satire et à la critique sociale, des valeurs qu'elle juge essentielles à la santé démocratique.

Des propos qui dérangent

Lors de l'émission La Dernière, diffusée le 10 novembre, Pierre-Emmanuel Barré avait qualifié les forces de l'ordre de « structurellement brutales, racistes et déresponsabilisantes ». Une comparaison choc avec l'État islamique (Daech) avait particulièrement suscité l'indignation, notamment de la part du syndicat de police Un1té, qui a dénoncé des « propos immondes » alors que la France rendait hommage aux policiers ayant agi lors des attentats du 13 novembre 2015.

La riposte institutionnelle

Laurent Nuñez, figure clé du gouvernement Lecornu II, a saisi le parquet de Paris pour « propos inqualifiables ». Une réaction perçue par certains comme une tentative d'intimidation envers les médias critiques, dans un climat déjà tendu entre la presse indépendante et le pouvoir en place. Radio Nova a répliqué en soulignant que la chronique de Barré n'avait aucun lien avec les attentats de 2015, rappelant que la liberté d'expression inclut la satire et la caricature.

Un contexte politique polarisé

Cette affaire s'inscrit dans une dynamique plus large de restrictions présumées des libertés sous la présidence Macron. Alors que la gauche dénonce une dérive autoritaire, la droite et l'extrême droite, souvent cibles des humoristes, accusent ces derniers de franchir les limites de la décence. Le gouvernement, quant à lui, se défend en invoquant la nécessité de protéger les institutions républicaines.

L'influence de Matthieu Pigasse

Radio Nova, propriété du groupe Combat dirigé par Matthieu Pigasse, est un symbole des médias engagés à gauche. Ancien banquier d'affaires, Pigasse est également à l'origine des Inrockuptibles et du festival Rock en Seine. Son soutien à des figures comme Guillaume Meurice, licencié de France Inter pour des propos sur Netanyahu, renforce l'image d'une opposition médiatique structurée face aux pouvoirs en place.

Un débat qui dépasse les frontières

Cette polémique rappelle les tensions similaires observées dans d'autres démocraties, notamment en Hongrie ou aux États-Unis, où la liberté d'expression est souvent au cœur des conflits politiques. En France, elle interroge sur l'équilibre entre sécurité publique et droits fondamentaux, un enjeu crucial à l'approche des échéances électorales de 2027.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (8)

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Sentinelle républicaine

il y a 1 mois

La police est en première ligne pour notre sécurité. Insulter ceux qui nous protègent, c'est aller trop loin. Soutien total à Nuñez !

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A

Alexis_767

il y a 1 mois

Franchement, si on peut plus rigoler de la police en 2024, on est mal. Les mecs qui nous contrôlent tout le temps, ils supportent même pas une vanne ? LOL.

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Loïc-29

il y a 1 mois

En Europe, les humoristes critiquent les politiques sans être poursuivis. La France a encore du chemin à faire sur la liberté d'expression.

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Hortense du 38

il y a 1 mois

Ah, la belle comédie ! D'un côté un ministre qui pleure, de l'autre un humoriste qui fait son show. Et nous, on paie pour ce cirque...

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Bourdon Velu

il y a 1 mois

Un ministre de l'Intérieur qui porte plainte contre un humoriste, c'est le monde à l'envers ! La police mérite plus de respect, mais cette réaction est disproportionnée.

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Anne-Sophie Rodez

il y a 1 mois

@bourdon-velu Je partage votre inquiétude sur la disproportion, mais il faut aussi comprendre la sensibilité des forces de l'ordre après des années de critiques répétées.

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WordSmith

il y a 1 mois

@bourdon-velu La police mérite du respect, mais pas l'impunité. Critiquer les abus n'est pas une attaque personnelle. La plainte de Nuñez est une tentative d'intimidation.

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Zénith

il y a 1 mois

La liberté d'expression est un pilier de notre démocratie, mais elle doit s'exercer avec responsabilité. La plainte de Nuñez est compréhensible, mais la réponse de Nova montre l'importance du débat. À équilibrer, sans doute.

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