Une polémique qui éclabousse l’Élysée
Les propos tenus par Brigitte Macron à l’encontre de militantes féministes ont provoqué une onde de choc dans le paysage politique français. Dans une vidéo révélée puis retirée par l’hebdomadaire Public, la Première dame a qualifié de “sales connes” des membres du collectif #NousToutes, qui avaient perturbé un spectacle de l’humoriste Ary Abittan, accusé de viol en 2021 avant d’être mis hors de cause par la justice.
Un soutien controversé à Ary Abittan
L’humouriste, dont le retour sur scène est régulièrement contesté par des associations féministes, avait bénéficié d’un non-lieu confirmé en appel. Pourtant, son cas reste un sujet de tension, notamment après les récentes mobilisations contre les violences faites aux femmes. La réaction de Brigitte Macron, perçue comme un soutien implicite à l’artiste, a été vivement critiquée par la gauche et les mouvements féministes.
Une condamnation unanime à gauche
Les réactions n’ont pas tardé. Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a dénoncé des “propos gravissimes”, tandis que la députée insoumise Manon Aubry a exigé des excuses publiques.
“On a commencé par les droits des femmes 'grande cause du quinquennat', ça termine en les insultant”,a-t-elle tweeté.
Du côté des Républicains, Agnès Evren a également fustigé des “propos très sexistes”, soulignant que la Première dame ne les avait pas habitués à un tel langage. Même au sein de la majorité présidentielle, des voix discordantes se sont élevées, comme celle de la députée Prisca Thévenot, qui a défendu la méthode tout en critiquant les “happenings à répétition”.
Un symbole des tensions féministes en France
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de tensions autour des droits des femmes, alors que le gouvernement Macron a fait de cette cause une priorité affichée. Pourtant, les critiques contre sa politique jugée trop timide se multiplient, notamment sur les questions de parité ou de lutte contre les violences conjugales.
Les militantes de #NousToutes ont dénoncé une “insulte à toutes les victimes”, tandis que le collectif Femen a rappelé sur les réseaux sociaux que “sans ces 'sales connes', vous ne pourriez même pas voter”. L’actrice Judith Godrèche a également apporté son soutien aux féministes en déclarant : “Moi aussi, je suis une sale conne”.
Un débat qui dépasse le cadre politique
Au-delà des clivages partisans, cette polémique interroge sur le rôle des figures publiques dans les débats de société. Alors que la gauche accuse le pouvoir en place de “mépris pour les militantes”, la droite et une partie de la majorité présidentielle défendent une approche plus nuancée, critiquant les méthodes des manifestantes sans pour autant cautionner les propos de Brigitte Macron.
Reste à savoir si cette affaire aura des conséquences politiques, alors que le gouvernement Lecornu II tente de naviguer entre les attentes des progressistes et les critiques des conservateurs.