Budget 2026 : La gauche dénonce un « coup de force » du gouvernement pour étouffer le débat

Par Mathieu Robin 14/11/2025 à 11:09
Budget 2026 : La gauche dénonce un « coup de force » du gouvernement pour étouffer le débat

L’Assemblée nationale renonce à siéger ce week-end, alimentant les accusations de la gauche contre un gouvernement accusé de vouloir étouffer le débat budgétaire.

Un week-end de débats annulé, une stratégie contestée

L’Assemblée nationale, engagée dans l’examen du projet de loi de finances pour 2026, ne siégera finalement pas ce week-end, a annoncé le gouvernement jeudi 13 novembre. Une décision perçue comme une manœuvre par l’opposition de gauche, qui y voit une tentative d’étouffer les débats sur un texte déjà soumis à des délais serrés.

La gauche, unie dans son indignation, accuse l’exécutif de vouloir empêcher un vote sur la partie des recettes du budget de l’État, initialement prévu lundi. « Une décision inacceptable », a tonné Cyrielle Chatelain, cheffe des députés écologistes, dénonçant une « organisation délibérée » pour empêcher l’Assemblée de se prononcer.

La fatigue invoquée, mais les soupçons persistent

Le ministre des relations avec le Parlement, Laurent Panifous, a justifié cette annulation par la « fatigue » des députés et des collaborateurs, après plusieurs semaines de discussions intenses. « Au rythme actuel, il est évident que nous ne terminerons pas les 1 900 amendements restants d’ici lundi », a-t-il déclaré peu avant minuit.

Une explication qui n’a pas convaincu Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise (LFI). « Ne prenez pas prétexte de la fatigue pour nous empêcher de voter ! », a-t-il lancé, rejoint par les socialistes, qui ont annoncé des retraits massifs d’amendements pour permettre un vote minimal.

Une opposition divisée, mais unanime contre le gouvernement

Si la gauche dénonce une manœuvre, certains groupes de droite, comme le Rassemblement national et Les Républicains, avaient eux-mêmes réclamé une pause ce week-end, évoquant des « conditions de travail dégradées ». Une position qui, paradoxalement, sert les intérêts du gouvernement, selon les observateurs.

L’examen du budget, interrompu neuf jours pour le vote sur la Sécu, n’a pas pu aller à son terme. Un symbole des tensions persistantes entre majorité et opposition, alors que le texte doit être transmis au Sénat le 23 novembre.

Un budget sous tension, dans un contexte politique explosif

Cette décision intervient alors que le gouvernement Lecornu II, fragilisé par les critiques sur sa gestion des réformes, tente de maintenir le cap malgré une opposition déterminée. La gauche, elle, voit dans cette annulation une nouvelle preuve de la « verticalité » du pouvoir macroniste, au mépris des règles démocratiques.

Avec 1 900 amendements encore en suspens, le risque est grand que le budget ne soit pas voté dans son intégralité, ouvrant la voie à des tensions accrues avec le Sénat, où la majorité présidentielle est minoritaire.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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