Un bilan désastreux pour la Ve République
L'année 2025 restera dans les annales comme l'une des plus tumultueuses de la Ve République. Entre crises gouvernementales à répétition, divisions partisanes et affaires judiciaires, la France a vécu une année politique marquée par l'instabilité et le désarroi citoyen.
Un gouvernement en perpétuel déséquilibre
Les vœux présidentiels d'Emmanuel Macron pour 2025, appelant à un ressaisissement collectif, n'ont pas été entendus. L'année s'est achevée sans budget adopté, après une succession de crises politiques. François Bayrou, nommé Premier ministre en février, a dû négocier avec les socialistes pour éviter une censure, mais son répit fut éphémère.
La chute de Bayrou a été suivie par celle de Sébastien Lecornu, dont le premier gouvernement n'a tenu que 14 heures avant un divorce avec Bruno Retailleau. Reconduit trois mois plus tard, Lecornu a dû renoncer au 49.3 et suspendre la réforme des retraites, pourtant chère à sa majorité. Un symbole de l'impuissance du pouvoir exécutif.
La justice frappe à droite et à l'extrême droite
2025 a aussi été l'année des affaires. Nicolas Sarkozy, condamné pour association de malfaiteurs dans l'affaire libyenne, a passé 20 jours en prison. Il dénonce une justice politisée, un argument repris par Marine Le Pen, elle-même condamnée pour emplois fictifs au Parlement européen.
Cette affaire a renforcé les divisions au sein du Rassemblement National, avec l'ascension de Jordan Bardella comme dauphin de Le Pen. Une année difficile pour l'extrême droite, marquée aussi par le décès de Jean-Marie Le Pen en janvier.
La gauche en ébullition
À gauche, la fracture entre LFI et le PS s'est creusée. Les Insoumis accusent les socialistes de soutenir le macronisme, tandis que ces derniers dénoncent un flirt avec l'antisémitisme chez Mélenchon. Une division qui pourrait profiter à d'autres forces progressistes en vue de 2027.
Un rare moment d'union : l'hommage à Robert Badinter
Seul point d'accord dans une année chaotique : la panthéonisation de Robert Badinter, symbole de la lutte pour les droits humains. Une cérémonie qui a rassemblé presque toute la classe politique, rappelant que la France sait encore s'unir autour de ses valeurs républicaines.
Les défis de 2026
Avec moins d'un an et demi avant la présidentielle, les partis se préparent à une bataille sans merci. La gauche, divisée mais dynamique, pourrait profiter de l'usure du pouvoir. À droite, LR tente de se reconstruire, tandis que le RN mise sur sa nouvelle génération. Une chose est sûre : 2026 s'annonce tout aussi mouvementée.