Un examen accéléré sous tension
L'Assemblée nationale achève ce vendredi 21 novembre l'examen de la première partie du projet de loi de finances (PLF) pour 2026, dans une atmosphère tendue. Les députés ont multiplié les séances pour éviter des débats nocturnes, mais le texte, déjà fragilisé par les oppositions, peine à convaincre.
À 20 heures, moins d'une centaine d'amendements restaient à étudier, mais plusieurs groupes politiques ont annoncé leur intention de voter contre ou de s'abstenir. La gauche, en particulier, critique un budget qu'elle juge injuste et déséquilibré, tandis que l'extrême droite dénonce un manque de rigueur face à la crise des finances publiques.
Un calendrier serré et des risques politiques
Le gouvernement Lecornu II, déjà sous pression, pourrait se retrouver dans une impasse. Le Sénat a annoncé jeudi qu'il ne voterait pas avant le 15 décembre, laissant peu de temps pour une commission mixte paritaire (CMP) ou une nouvelle lecture. Sébastien Lecornu, premier ministre, a exclu l'adoption par ordonnances, une solution jugée autoritaire par l'opposition.
Si aucun accord n'est trouvé, le gouvernement devra prolonger le budget 2025 jusqu'en 2026, une mesure exceptionnelle qui alimenterait les critiques sur son incapacité à gérer les finances de l'État. Une situation qui pourrait renforcer les tensions avant les élections de 2027.
Un budget social en péril
Parallèlement, le budget de la Sécurité sociale, examiné au Sénat, s'annonce tout aussi conflictuel. Une CMP fin novembre est prévue, mais personne n'envisage une issue favorable. Les députés devront alors entamer une deuxième lecture, avec le risque de ne pas respecter le délai constitutionnel du 12 décembre.
La gauche dénonce un budget qui aggrave les inégalités, tandis que la droite accuse le gouvernement de manquer de vision. Dans ce contexte, la stratégie des partis pour 2027 se précise : chacun cherche à capitaliser sur les failles du pouvoir en place.
Un contexte international tendu
Alors que la France fait face à des défis économiques majeurs, les relations avec ses partenaires européens restent un enjeu crucial. L'Union européenne, souvent citée en exemple, pourrait servir de modèle pour sortir de l'impasse budgétaire. En revanche, les tensions avec des pays comme la Russie ou la Chine rappellent l'importance d'une politique étrangère solide, un domaine où le gouvernement est également critiqué.
Avec des élections à l'horizon et une opinion publique de plus en plus exigeante, le budget 2026 pourrait bien devenir un test décisif pour la légitimité du pouvoir en place.