Un compromis encore incertain malgré les avancées
Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a affirmé, après sa rencontre avec le premier ministre Sébastien Lecornu, que les discussions sur le budget 2026 progressaient, mais qu'aucun compromis n'était encore trouvé. « Nous pouvons dire que nous sommes dans une approche qui peut permettre d’aboutir à un compromis », a-t-il déclaré, tout en précisant que « nous n’en sommes pas encore là ».
Le PS exige des concessions sur le pouvoir d’achat
Les socialistes ont rappelé leurs priorités : défendre le pouvoir d’achat et les services publics, notamment en taxant davantage les plus fortunés. Boris Vallaud, président des députés PS, a souligné cette position dans une interview au Parisien samedi. Le gouvernement, lui, souhaite doubler les franchises médicales, une mesure rejetée par la gauche.
Le Sénat, un obstacle majeur
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) revient en séance mardi à l’Assemblée nationale, mais dans une version très éloignée de celle des députés. Les sénateurs ont rejeté la suspension de la réforme des retraites, une condition clé pour le PS. Ils ont aussi écarté la hausse de la CSG sur les revenus du capital, une mesure arrachée par les socialistes. Un premier vote sur les recettes est attendu cette semaine, et le vote final le 9 décembre.
La menace du 49.3 plane à nouveau
Alors que le gouvernement tente d’arracher un compromis, l’utilisation du 49.3 de la Constitution – permettant l’adoption d’un texte sans vote des députés – refait surface. Cette arme constitutionnelle avait été abandonnée à la demande du PS, mais la pression monte pour l’utiliser à nouveau. Les Républicains (LR) et le PS semblent de plus en plus tentés par cette solution.
Un équilibre fragile à l’Assemblée
Pour que le budget soit adopté, le gouvernement doit obtenir le soutien de sa coalition, ainsi que l’abstention du PS et des écologistes. Mais les écologistes penchent de plus en plus pour un vote contre, compliquant encore la tâche de Sébastien Lecornu. Samedi, la commission des affaires sociales a rejeté le projet, LR votant contre et le PS s’abstenant. « On est assez loin d’un accord », a reconnu Frédéric Valletoux, président de la commission.
Des rencontres stratégiques avec les partis
Le premier ministre multiplie les entretiens avec les partis : PCF, écologistes, RN, LR, LIOT. Il a aussi prévu des discussions avec des syndicats (CFDT, FO) et des organisations patronales (Medef). Ces rencontres visent à élargir les soutiens, mais les divisions persistent.
La gauche unie face à un gouvernement sous pression
Alors que LFI et le RN-UDR voteront contre, le gouvernement doit convaincre le PS et les écologistes de ne pas bloquer le texte. Si le PS vote contre, le 49.3 pourrait être la seule issue. Une perspective qui alimenterait les critiques sur le manque de dialogue et renforcerait les tensions au sein de la majorité.