Budget 2026 : une fiscalité plus juste, mais les inégalités persistent
Le budget 2026 renforce la fiscalité des riches et protège les salariés, mais les critiques des patrons persistent.
Un budget qui penche du côté des travailleurs
Le projet de budget 2026, actuellement en discussion à l'Assemblée nationale, marque une avancée notable en matière de justice fiscale. Les mesures proposées visent à soutenir le pouvoir d'achat des salariés tout en alourdissant la fiscalité pour les hauts revenus et les grandes entreprises, une orientation saluée par les syndicats et les associations progressistes.
Des mesures sociales bienvenues
Parmi les dispositions les plus applaudies figurent la défiscalisation totale des heures supplémentaires, qui bénéficiera à des milliers de salariés du secteur de la restauration. Stéphane Rivière, chef de partie, témoigne :
"Si on gagne plus, on peut consommer plus, donc on peut faire davantage de sorties, se faire un petit restaurant, pourquoi pas. Une fois, on se mettra les pieds sous la table."
De même, le maintien de la défiscalisation des pourboires, une mesure essentielle pour les travailleurs précaires, est salué par Sarah El Genany, serveuse à mi-temps :
"Pour une fois, ils ont réfléchi un peu. Ils ont ouvert leur cerveau. C'est très bien. Bravo à eux."
Le gel du barème de l'impôt sur le revenu, qui évitera une hausse d'impôts pour 200 000 foyers, est également une victoire pour les classes moyennes, comme le souligne Mossi Barre, chef de partie :
"Il suffit d'une petite augmentation pour qu'on passe à une autre tranche et donc qu'on paie beaucoup plus. C'est plus à payer et ce n'est pas toujours facile."
Une fiscalité plus juste pour les plus aisés
Côté fiscalité des plus riches, le gouvernement propose la prolongation de la contribution différentielle sur les hauts revenus, ainsi que la création d'un impôt sur la fortune improductive. Ces mesures, bien que nécessaires pour réduire les inégalités, suscitent l'ire des grandes entreprises et des actionnaires.
Alexandre Saubot, dirigeant d'une société de 2000 salariés, exprime son désaccord :
"Les discussions sur le budget ne sont pas terminées, mais quand on prend l'état des discussions aujourd'hui, s'ils étaient adoptés en l'état, ce serait une très mauvaise nouvelle pour l'économie française et en particulier son industrie."
Gilles Duault, PDG du confiseur Kubli, s'interroge sur l'impact de ces mesures :
"Est-ce que ça ne va pas décourager certains entrepreneurs d'investir en France ou de rester en France ? Donc là, moi, je suis assez dubitatif."
Ces critiques, bien que compréhensibles, occultent le fait que la France reste l'un des pays où les inégalités de richesse sont les plus marquées en Europe.
Un équilibre à trouver
Si le budget 2026 représente une avancée en matière de justice sociale, il reste des défis à relever. La taxation des GAFAM, bien que symbolique, doit être renforcée pour éviter l'optimisation fiscale agressive. De même, la lutte contre les paradis fiscaux, un enjeu européen, doit être intensifiée.
Les sénateurs et les députés devront trancher d'ici fin décembre, sous la pression des lobbies économiques et des attentes sociales. L'enjeu est de taille : concilier croissance et équité, sans sacrifier les services publics et la protection sociale.
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