🍪 Ce site utilise des cookies

Nous utilisons des cookies essentiels pour le fonctionnement du site, ainsi que des cookies de performance et de publicité pour améliorer votre expérience. Vous pouvez personnaliser vos préférences ou accepter tous les cookies.

Le Qatar, propriétaire discret de Paris : un avantage fiscal qui fait polémique

Par Mathieu Robin 06/11/2025 à 22:36
Le Qatar, propriétaire discret de Paris : un avantage fiscal qui fait polémique
Photo par Maxence Pira sur Unsplash

Le Qatar possède des dizaines d'immeubles à Paris, bénéficiant d'un avantage fiscal controversé accordé en 2008.

Le Qatar, propriétaire discret de Paris

Depuis plusieurs années, le Qatar a tissé une toile immobilière discrète mais puissante dans la capitale française. Palaces, immeubles de luxe, propriétés prestigieuses : l'émirat du Golfe a investi massivement dans le patrimoine parisien, parfois au détriment des commerces locaux et de la culture.

Des investissements massifs et discrets

Derrière les façades haussmanniennes et les enseignes des grands magasins, se cachent souvent des sociétés liées au Qatar. L'émirat possède ainsi 71 immeubles à Paris et 158 dans toute la France, selon un comptage récent. Parmi ces biens, plusieurs adresses prestigieuses autour des Champs-Élysées et de la place Vendôme, où les marques de luxe ont peu à peu remplacé les cinémas et les commerces traditionnels.

La disparition des lieux culturels

Jeanne d'Hauteserre, maire Les Républicains du 8e arrondissement, déplore la fermeture du cinéma Normandie, un établissement quasi centenaire. "Le loyer pour un commerce, c'est entre 15 000 et 17 000 euros le mètre carré à l'année. Les propriétaires ne négocient pas, et les lieux de culture disparaissent", explique-t-elle. Un phénomène qui touche de nombreux quartiers emblématiques de la capitale.

Un avantage fiscal controversé

En 2008, Nicolas Sarkozy avait accordé au Qatar une exemption d'impôts sur les plus-values immobilières, une mesure qui, selon des sources proches du dossier, n'a jamais fait l'objet d'une évaluation précise de son coût pour les finances publiques. "Dans mes souvenirs, il n'y avait pas de note d'impact, nulle part c'est chiffré", confie un interlocuteur anonyme.

Un engagement électoral oublié

Emmanuel Macron avait promis durant sa campagne de mettre fin à ces accords fiscaux favorisant le Qatar. Une promesse qui, cinq ans après son élection, n'a pas été tenue. Henri Guaino, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, défend pourtant cette mesure : "C'est un privilège fiscal en contrepartie d'investissements. On veut leurs capitaux, leurs achats, leurs importations de produits français."

Des questions sans réponses

Plusieurs députés avaient tenté d'obtenir des éclaircissements sur le coût réel de cet avantage fiscal, mais leurs amendements ont été rejetés. Le ministère de l'Économie, interrogé, n'a pas fourni de précisions supplémentaires. Une opacité qui alimente les critiques, tant à gauche qu'à droite.

Un enjeu économique et politique

Alors que la France cherche à attirer les investissements étrangers, la question des avantages fiscaux accordés au Qatar soulève des interrogations sur la transparence des décisions économiques. Un débat qui dépasse les clivages partisans et interroge sur l'équilibre entre attractivité et justice fiscale.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

Votre réaction

Connectez-vous pour réagir à cet article

Commentaires (0)

Connectez-vous pour commenter cet article

Aucun commentaire pour le moment. Soyez le premier à commenter !