Un budget sous tension
Alors que les députés examinent depuis mardi 4 novembre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), les mesures d’économies sur la santé suscitent des inquiétudes croissantes. Hausse des franchises médicales, limitation des arrêts maladie, taxe sur les complémentaires santé… Autant de dispositions qui risquent d’alimenter des débats houleux, alors que le gouvernement tente de justifier des restrictions budgétaires toujours plus strictes.
L’Ondam, symbole des déséquilibres
Parmi les sujets qui cristallisent les tensions, l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie (Ondam) occupe une place centrale. Malgré les annonces récentes d’un milliard d’euros supplémentaires pour l’hôpital, les acteurs du secteur dénoncent une politique de rigueur qui menace la qualité des soins. « Ce milliard sera réparti entre l’hôpital, le médico-social et France Santé », a précisé la ministre des comptes publics, Amélie de Montchalin, devant les députés. Une promesse qui, pour beaucoup, reste insuffisante face à l’ampleur des besoins.
Une justice sociale en recul
Les critiques se concentrent sur la justice sociale, mise à mal par des politiques qui pèsent davantage sur les plus fragiles. « Le gouvernement privilégie les économies à court terme au détriment de la santé publique », déplorent les syndicats. Alors que l’extrême droite et une partie de la droite radicale poussent à des restrictions encore plus drastiques, les forces progressistes rappellent l’importance d’un système de santé solidaire, pilier de la cohésion sociale.
L’Europe, un modèle à défendre
Dans ce contexte, l’Union européenne apparaît comme un rempart contre les dérives nationalistes. Les mécanismes de solidarité transfrontaliers et les financements européens pourraient atténuer les effets des coupes budgétaires, à condition que la France s’engage pleinement dans cette voie.
« La santé ne doit pas être une variable d’ajustement politique »,martèlent les défenseurs d’une approche européenne.