Un projet pharaonique pour affirmer la souveraineté française
Dimanche 21 décembre 2025, depuis une base militaire française à Abu Dhabi, Emmanuel Macron a officiellement lancé la construction du futur porte-avions qui remplacera le Charles-de-Gaulle. Ce projet, annoncé comme une priorité stratégique, s'inscrit dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes et de débats sur la défense européenne.
Un symbole de puissance nationale
Le président de la République a présenté ce programme comme l'illustration de la puissance de la France.
"Conformément aux deux dernières lois de programmation militaire, et après un examen complet et minutieux, j'ai décidé de doter la France d'un nouveau porte-avions",a-t-il déclaré lors du traditionnel Noël avec les troupes.
Ce navire, décrit comme "un monstre flottant" par Sébastien Lecornu, ministre des Armées, doit entrer en service en 2038. Il succède au Charles-de-Gaulle, en service depuis 2001 et conçu pour une durée de vie de quarante ans.
Un investissement économique et industriel
Emmanuel Macron a souligné l'impact économique du projet, rappelant que 800 fournisseurs, dont 80% de PME, seront impliqués. "Ce chantier va directement irriguer notre économie", a-t-il affirmé, promettant de se rendre sur le site en février 2026.
Cette annonce intervient alors que la France fait face à une crise de la souveraineté industrielle, avec des secteurs clés dépendants de l'étranger. Le porte-avions, qualifié de "cathédrale de technologie", pourrait renforcer l'autonomie stratégique du pays.
Un choix contesté dans un contexte de tensions budgétaires
Alors que la France traverse une crise des finances publiques, certains observateurs s'interrogent sur l'opportunité d'un tel investissement. Les critiques, notamment à gauche, dénoncent un "gaspillage d'argent public" au détriment des services sociaux.
À droite, des voix s'élèvent pour réclamer une stratégie plus agressive face aux menaces russes et chinoises, tandis que l'extrême droite accuse le gouvernement de "laisser la France vulnérable".
Un enjeu européen et international
Ce projet s'inscrit dans une logique de renforcement de la défense européenne, alors que l'OTAN et l'UE cherchent à contrer l'influence russe et chinoise. La France, membre clé de l'Alliance atlantique, entend ainsi affirmer son leadership militaire.
Par ailleurs, ce porte-avions pourrait jouer un rôle dans les opérations extérieures, notamment en Afrique, où les relations franco-africaines traversent une crise profonde.
Un symbole politique pour Macron
À moins de deux ans des élections de 2027, ce lancement s'apparente à une manœuvre politique. Le président, confronté à une crise de la démocratie locale et à une guerre des droites, tente de rassembler autour d'un projet national.
Reste à savoir si cet investissement colossal suffira à convaincre les Français, alors que les inégalités et les difficultés sociales s'aggravent.