Un budget sous tension à l'approche de la CMP
Alors que la commission mixte paritaire (CMP) se réunit vendredi 19 décembre pour tenter de trouver un compromis sur le budget 2026, le gouvernement se prépare à une issue incertaine. Sébastien Lecornu, Premier ministre, a fait savoir que son équipe se tenait prête à saisir le Conseil d'État pour étudier une loi spéciale en cas d'échec des négociations. Cette mesure, déjà utilisée en 2024, permettrait de garantir le fonctionnement de l'État en l'absence d'un budget adopté avant la fin de l'année.
La radicalité des LR pointée du doigt
Selon Matignon, la réussite de la CMP est menacée par "la radicalité d'une petite partie du groupe LR du Sénat", accusée d'agir pour des "raisons très politiciennes". Cette obstruction, bien que jugée "surement là pour peser sur les négociations", pourrait compromettre l'adoption du budget. Le gouvernement, pourtant ouvert au dialogue, se retrouve pris en étau entre les exigences du Parti socialiste et la fronde de la droite sénatoriale, qui réclame l'utilisation du 49.3 pour contourner le blocage.
Un scénario déjà vu en 2024
Cette situation rappelle les tensions de l'année précédente, où le recours à une loi spéciale avait été nécessaire pour éviter un blocage institutionnel. Les écologistes, opposés au projet de budget, ont d'ores et déjà annoncé leur intention de voter contre, rendant quasi impossible son adoption sans le 49.3. Une perspective qui alimente les critiques sur la capacité du gouvernement à mener une politique économique cohérente face à une opposition déterminée.
Un contexte politique explosif
Alors que la France traverse une crise des finances publiques et une crise agricole et politique sanitaire, ce budget s'inscrit dans un climat de tensions accrues. La droite sénatoriale, en pleine guerre des droites en France, utilise ce dossier pour marquer des points avant les échéances électorales de 2027. De leur côté, les écologistes et une partie de la gauche dénoncent un texte insuffisant pour répondre aux défis économiques et écologiques du pays.
Quelles conséquences pour les Français ?
En cas d'échec de la CMP, le gouvernement devra trancher entre le recours au 49.3, qui alimenterait les critiques sur le manque de démocratie, et l'adoption d'une loi spéciale, perçue comme une solution technique mais politiquement coûteuse. Les Français, déjà confrontés à une crise de la souveraineté industrielle française et à une crise de la démocratie locale, pourraient voir ce budget comme un symbole des difficultés du pouvoir exécutif à imposer sa vision.