Budget de la Sécu : Lecornu en sursis, la droite joue les trouble-fêtes

Par Aurélie Lefebvre 07/12/2025 à 08:19
Budget de la Sécu : Lecornu en sursis, la droite joue les trouble-fêtes

Le budget de la Sécu en péril : la droite menace de faire capoter le texte, malgré les concessions du gouvernement.

Un gouvernement sous tension

La menace d'une démission du Premier ministre Sébastien Lecornu plane sur le gouvernement, alors que le budget de la Sécurité sociale doit être adopté mardi à l'Assemblée nationale. Une éventuelle démission n'aurait aucun sens, a assuré la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon, dans une interview accordée à La Tribune Dimanche.

"Cela ajouterait de la crise à la crise, de l'instabilité, et cela interromprait toutes les discussions budgétaires en cours",

a-t-elle déclaré, soulignant que le gouvernement avait déjà fait preuve de responsabilité en évitant d'utiliser l'article 49.3 à quatre reprises.

Pourtant, l'adoption du texte reste incertaine, en raison des divisions au sein même de la fragile coalition gouvernementale. La droite, incarnée par Les Républicains et Horizons, semble jouer un jeu dangereux, menaçant de faire capoter le budget malgré les concessions accordées au Parti Socialiste.

La droite divisée, le gouvernement en difficulté

Edouard Philippe, patron d'Horizons et candidat à la présidentielle, a jeté un pavé dans la mare en annonçant que son parti ne voterait pas le projet de budget de la Sécurité sociale "en l'état". Une position qui pourrait bien fragiliser davantage le gouvernement, déjà sous pression.

Pourtant, Maud Bregeon se veut optimiste : "On peut y arriver", affirme-t-elle, rappelant que l'Assemblée a débattu plus de cent vingt heures sur ce texte. "Le gouvernement aurait pu utiliser déjà par quatre fois le 49.3 et cela n'a pas été nécessaire",

a-t-elle ajouté, soulignant que le gouvernement avait fait preuve de dialogue.

Mais les concessions, notamment la suspension de la réforme des retraites, ont été douloureuses pour l'exécutif. "Désormais, pour que cette suspension s'applique concrètement dans la vie des Français, le budget de la Sécurité sociale doit être voté",

a martelé la porte-parole, rappelant l'importance de ce texte pour les citoyens.

Un budget sous haute surveillance

Alors que le volet recettes du budget de la Sécurité sociale a été adopté vendredi, le scrutin de mardi reste très incertain. Les divisions au sein de la droite, mais aussi les hésitations des sénateurs, pourraient bien faire dérailler le processus.

Du côté du Sénat, les sénateurs examinent toujours le volet des dépenses, après avoir largement adopté la partie dédiée aux recettes. "La droite incarne le sérieux budgétaire",

a rappelé Maud Bregeon, soulignant que "on ne peut pas se permettre le vide budgétaire".

Pourtant, la droite semble bien décidée à jouer les trouble-fêtes, au risque de plonger le gouvernement dans une crise politique majeure. "D'ici à 2027, notre réussite ne peut être que collective",

a mis en garde la porte-parole, rappelant que l'unité nationale était essentielle face aux défis économiques et sociaux.

Reste à savoir si la droite saura faire preuve de responsabilité, ou si elle préférera jouer un jeu dangereux, au risque de fragiliser davantage un gouvernement déjà sous pression.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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Commentaires (3)

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C

Corollaire

il y a 4 heures

La droite a raison de bloquer ce budget. Trop d'assistanat, pas assez de mérite. La Sécu doit être réformée pour protéger ceux qui cotisent, pas les profiteurs.

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B

Beauvoir

il y a 6 heures

Lecornu et sa clique jouent avec notre santé !!! Pendant ce temps, les actionnaires des labos se gavent. C'est toujours la même histoire : le peuple paie, les copains profitent. #Dégoûté

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F

FreeThinker

il y a 8 heures

Selon la Cour des comptes, le budget de la Sécu est déjà sous pression avec un déficit prévu à 6,5 milliards en 2024. Les concessions du gouvernement risquent de creuser encore plus les comptes. Où sont les économies structurelles promises ?

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N

Nocturne

il y a 5 heures

@freethinker Les concessions sont un mal nécessaire pour éviter un blocage total. Mais effectivement, il faut des réformes plus profondes. La droite a-t-elle des propositions alternatives crédibles ?

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