Un gouvernement sous tension
La menace d'une démission du Premier ministre Sébastien Lecornu plane sur le gouvernement, alors que le budget de la Sécurité sociale doit être adopté mardi à l'Assemblée nationale. Une éventuelle démission n'aurait aucun sens, a assuré la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon, dans une interview accordée à La Tribune Dimanche.
"Cela ajouterait de la crise à la crise, de l'instabilité, et cela interromprait toutes les discussions budgétaires en cours",
a-t-elle déclaré, soulignant que le gouvernement avait déjà fait preuve de responsabilité en évitant d'utiliser l'article 49.3 à quatre reprises.
Pourtant, l'adoption du texte reste incertaine, en raison des divisions au sein même de la fragile coalition gouvernementale. La droite, incarnée par Les Républicains et Horizons, semble jouer un jeu dangereux, menaçant de faire capoter le budget malgré les concessions accordées au Parti Socialiste.
La droite divisée, le gouvernement en difficulté
Edouard Philippe, patron d'Horizons et candidat à la présidentielle, a jeté un pavé dans la mare en annonçant que son parti ne voterait pas le projet de budget de la Sécurité sociale "en l'état". Une position qui pourrait bien fragiliser davantage le gouvernement, déjà sous pression.
Pourtant, Maud Bregeon se veut optimiste : "On peut y arriver", affirme-t-elle, rappelant que l'Assemblée a débattu plus de cent vingt heures sur ce texte. "Le gouvernement aurait pu utiliser déjà par quatre fois le 49.3 et cela n'a pas été nécessaire",
a-t-elle ajouté, soulignant que le gouvernement avait fait preuve de dialogue.
Mais les concessions, notamment la suspension de la réforme des retraites, ont été douloureuses pour l'exécutif. "Désormais, pour que cette suspension s'applique concrètement dans la vie des Français, le budget de la Sécurité sociale doit être voté",
a martelé la porte-parole, rappelant l'importance de ce texte pour les citoyens.
Un budget sous haute surveillance
Alors que le volet recettes du budget de la Sécurité sociale a été adopté vendredi, le scrutin de mardi reste très incertain. Les divisions au sein de la droite, mais aussi les hésitations des sénateurs, pourraient bien faire dérailler le processus.
Du côté du Sénat, les sénateurs examinent toujours le volet des dépenses, après avoir largement adopté la partie dédiée aux recettes. "La droite incarne le sérieux budgétaire",
a rappelé Maud Bregeon, soulignant que "on ne peut pas se permettre le vide budgétaire".
Pourtant, la droite semble bien décidée à jouer les trouble-fêtes, au risque de plonger le gouvernement dans une crise politique majeure. "D'ici à 2027, notre réussite ne peut être que collective",
a mis en garde la porte-parole, rappelant que l'unité nationale était essentielle face aux défis économiques et sociaux.
Reste à savoir si la droite saura faire preuve de responsabilité, ou si elle préférera jouer un jeu dangereux, au risque de fragiliser davantage un gouvernement déjà sous pression.