Un budget record pour la défense, mais à quel prix ?
Alors que l'Europe fait face à une montée des tensions géopolitiques, le gouvernement français, dirigé par Emmanuel Macron et son Premier ministre Sébastien Lecornu, a annoncé une hausse historique du budget de la défense pour 2026. Une augmentation de 6,7 milliards d'euros, portant l'enveloppe totale à près de 57 milliards d'euros, soit une hausse de plus de 10 % par rapport à 2025.
Une réponse aux menaces extérieures
Face à l'agressivité croissante de la Russie, aux incertitudes stratégiques des États-Unis et aux défis technologiques posés par la Chine, le gouvernement justifie cette hausse par la nécessité de renforcer la souveraineté militaire française. "Nous ne pouvons plus nous permettre de retarder notre réarmement," a déclaré Sébastien Lecornu lors d'un vote symbolique à l'Assemblée nationale, largement approuvé (411 voix pour, 88 contre).
Des investissements ciblés, mais controversés
Les fonds supplémentaires iront principalement vers la production de munitions (500 millions d'euros), les drones, les avions Rafale et les sous-marins. Le programme PANG, visant à remplacer le porte-avions Charles-de-Gaulle, est également concerné. Cependant, l'opposition dénonce une instrumentalisation politique, accusant le gouvernement d'utiliser la défense comme levier pour faire passer son budget 2026.
Un enjeu industriel et territorial
Avec 220 000 emplois directs et 4 000 entreprises impliquées, la défense est un pilier économique majeur. "Cet investissement n'est pas seulement militaire, il est aussi industriel et social," souligne un porte-parole du gouvernement. Pourtant, certains experts pointent du doigt les retards accumulés et les risques de surcoûts, notamment dans les programmes d'armement.
Un vote crucial pour éviter les reconductions budgétaires
Sans adoption du budget 2026, le gouvernement devra se contenter d'une reconduction stricte des crédits, ce qui pourrait paralyser les commandes et retarder les livraisons. Une situation que les oppositions qualifient de "chantage budgétaire".