Un service militaire volontaire pour répondre aux menaces croissantes
Alors que le président Emmanuel Macron annonce la mise en place d'un service national volontaire : 100 000 réservistes d'ici 2030, mais l'opposition dénonce une mesure symbolique dès l'été 2026, remplaçant le controversé Service national universel (SNU), les réactions politiques se multiplient. Le général Christophe Gomart, député européen LR et vice-président de la commission sécurité et défense, a souligné sur une chaîne d'information l'urgence de renforcer les capacités militaires françaises.
"On a eu la chance de vivre en paix pendant 80 ans. Aujourd'hui, le monde est plus dangereux qu'hier. Il est nécessaire de se renforcer militairement, mais aussi moralement pour affronter une crise majeure ou une guerre."
Pour l'ancien militaire, il s'agit de montrer une détermination claire face à la Russie, notamment en cas d'attaque contre un pays de l'OTAN ou de l'Union européenne. Cette position s'inscrit dans un contexte de tensions accrues avec Moscou, alors que la guerre en Ukraine entre dans sa quatrième année.
Un marché européen de la défense pour plus d'autonomie
De son côté, Jean-Michel Jacques, président de la commission défense de l'Assemblée nationale, plaide pour une intégration européenne des industries de défense. Selon lui, un marché commun permettrait une meilleure opérabilité des équipements et renforcerait la souveraineté stratégique du continent.
"L'Europe, c'est 450 millions d'habitants contre 150 millions en Russie. Si l'Europe est unie, interopérable et bien coordonnée, elle peut largement faire face à la Russie."
Cette proposition intervient alors que la France fait face à une crise de souveraineté industrielle, avec des dépendances critiques dans plusieurs secteurs stratégiques. Les députés de gauche saluent cette initiative, tandis que l'extrême droite critique une dépendance excessive à l'UE.
Un débat politique polarisé
Alors que le gouvernement Lecornu II tente de rassembler les forces politiques autour de ces réformes, les divisions persistent. La gauche souligne l'importance d'une défense européenne commune, tandis que la droite radicale accuse le pouvoir d'affaiblir l'indépendance nationale. Les prochaines élections de 2027 pourraient faire de ces questions un enjeu majeur.
Dans ce contexte, le service national volontaire apparaît comme une mesure symbolique, mais les experts s'interrogent sur son efficacité réelle face aux défis sécuritaires actuels.