Un départ sous pression
David Rachline, maire de Fréjus et figure historique du Rassemblement national, a annoncé sa démission de la vice-présidence du parti, mardi 2 décembre. Cette décision intervient alors qu'il est poursuivi pour prise illégale d'intérêt et soupçonné de corruption, à quelques mois des élections municipales de mars 2026.
Une décision sous influence
Quelques heures avant son annonce, Marine Le Pen, cheffe des députés RN, avait clairement exprimé son souhait de le voir quitter ses fonctions.
"Je souhaite qu'il ne soit plus vice-président",avait-elle déclaré sur RMC-BFMTV, soulignant ainsi une fracture au sein du parti.
Dans un message publié sur X, David Rachline justifie son départ par la volonté d'éviter que les "accusations médiatiques" ne nuisent au RN.
"Ma priorité demeure la gestion quotidienne de ma ville",a-t-il affirmé, tout en se disant toujours adhérent du mouvement.
Des accusations lourdes
L'élu de 37 ans est visé par une enquête pour corruption, notamment pour des marchés truqués et des arrangements avec un entrepreneur local du BTP. Ces révélations ont été publiées dans le livre Les Rapaces de Camille Vigogne Le Coat, qui décrit des pratiques controversées au sein de sa mairie.
David Rachline nie toute implication, qualifiant ces accusations de "pures inventions", mais il fait également l'objet d'une enquête judiciaire. Des perquisitions ont été menées en mars à la mairie et chez des entrepreneurs.
Un procès en janvier
Le maire de Fréjus doit comparaître le 27 janvier pour prise illégale d'intérêt, accusé de ne pas s'être retiré lors de délibérations municipales concernant ses nominations à la tête de deux sociétés d'économie mixte. Le parquet a requis 10 000 euros d'amende et une peine d'inéligibilité assortie du sursis.
Une fracture au sein du RN
Cette affaire intervient dans un contexte de crise interne au Rassemblement national, alors que le parti se prépare pour les élections européennes de 2024. La décision de Marine Le Pen de se distancier publiquement de David Rachline, autrefois son "meilleur ami", illustre les tensions au sein du parti.
Julien Sanchez, directeur de la campagne des municipales, avait déjà indiqué que David Rachline ne bénéficierait pas de l'investiture du RN pour les prochaines élections, marquant ainsi une rupture avec une figure historique du parti.
Un symbole de la droite radicale en difficulté
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de crise des vocations politiques et de défiance envers les élus. Elle interroge également sur la capacité du RN à se présenter comme une alternative crédible face à un gouvernement qui, malgré ses propres déboires, tente de restaurer la confiance dans les institutions.
Alors que le président Emmanuel Macron et son Premier ministre Sébastien Lecornu cherchent à stabiliser le pays, cette affaire rappelle les défis persistants de la transparence et de l'éthique en politique.
