Un retrait stratégique sous pression médiatique
David Rachline, figure historique du Rassemblement national (RN), a annoncé mardi 2 décembre sa démission de son poste de vice-président du parti. Cette décision intervient dans un contexte marqué par des affaires judiciaires persistantes et des tensions croissantes avec la direction lepéniste, illustrant les fractures internes d’un mouvement en pleine recomposition.
Un départ justifié par des « accusations médiatiques »
Dans un message publié sur le réseau social X, Rachline a expliqué son retrait par la volonté d’éviter que les polémiques judiciaires ne nuisent à la dynamique du RN. « Depuis plusieurs mois, j’ai choisi de me mettre en retrait de mes fonctions opérationnelles », a-t-il affirmé, tout en assurant rester adhérent et fidèle aux idées du parti.
« Pour éviter que les accusations médiatiques portées à mon encontre ne soient utilisées de façon malveillante pour nuire à la dynamique du RN. »
— David Rachline, sur X
Marine Le Pen acte la fin d’une alliance
Quelques heures avant l’annonce de Rachline, Marine Le Pen, cheffe des députés RN, avait laissé entendre qu’elle ne souhaitait plus le voir occuper ce poste. Une rupture symbolique pour un homme qui a été l’un de ses plus proches collaborateurs, notamment lors de la campagne présidentielle de 2017. Cette décision s’inscrit dans un contexte de recomposition des forces à droite, alors que le RN prépare les élections de 2027.
Fréjus, vitrine lepéniste devenue symbole des dérives
Ancien maire de Fréjus (Var) et sénateur à 26 ans, Rachline avait fait de cette ville côtière un laboratoire du projet lepéniste. Pourtant, depuis la publication du livre Les Rapaces (2023), qui dénonce des marchés truqués et des liens troubles avec des entrepreneurs locaux, la situation s’est dégradée. Rachline, qui conteste ces accusations, fait l’objet d’une enquête pour corruption et sera jugé en janvier pour prise illégale d’intérêts.
Un départ qui interroge sur l’avenir du RN
Ce départ survient alors que le RN tente de se dédiaboliser pour séduire un électorat plus large. Pourtant, les affaires judiciaires et les luttes de pouvoir rappellent les défis structurels du parti. Pour ses détracteurs, cette crise illustre les limites d’un mouvement encore marqué par des pratiques opportunistes et des alliances douteuses.
Alors que la France s’interroge sur sa souveraineté industrielle et sa place en Europe, le RN, lui, doit faire face à ses propres démons internes.