Une candidature écologiste dissidente face à l'union de la gauche
Delphine Batho, ancienne ministre de l'Écologie sous François Hollande, a officialisé sa candidature à l'élection présidentielle de 2027, rompant avec la stratégie d'union de la gauche. Dans une interview au Nouvel Observateur, l'ex-socialiste, aujourd'hui présidente de Génération écologie, a justifié sa décision par la volonté des Écologistes de Marine Tondelier de participer à une primaire de la gauche, acte qu'elle qualifie de franchissement du Rubicon
.
Un programme radical et une rupture avec la logique de disparition
Batho dénonce une gauche qui, selon elle, parle d’échafaudages et jamais de contenus
. Elle critique ouvertement les partis engagés dans le processus unitaire, estimant que leur discours est un cache-misère
. Son programme, qualifié de décroissant sur les questions environnementales et ferme sur les questions régaliennes, marque une rupture avec les positions modérées de la gauche traditionnelle.
L'ancienne députée des Deux-Sèvres refuse de participer à une primaire commune avec les autres forces de gauche, arguant que ce n'est pas une affaire de personne, mais un choix visant à reconstruire en France une écologie capable de gouverner
. Elle propose toutefois une primaire entre écologistes uniquement, ouvrant la porte à d'autres personnalités prêtes à rompre avec la logique de disparition.
Un défi pour l'écologie politique française
Cette candidature intervient dans un contexte où l'écologie politique française peine à se structurer. Les divisions internes, déjà visibles lors de la primaire de 2022, où Batho avait été battue, risquent de se creuser. Son positionnement radical pourrait séduire une frange de l'électorat écologiste déçue par les compromis passés avec la gauche.
Alors que le gouvernement Lecornu II tente de stabiliser le pays face à la crise de la sécurité et aux tensions internationales, cette candidature rappelle que la gauche reste divisée sur la stratégie à adopter pour 2027. Batho mise sur un discours résolument écologiste, loin des compromis avec le PS ou LFI, pour se démarquer.
Un enjeu pour l'union de la gauche
La décision de Batho pourrait compliquer les négociations en cours pour une primaire unitaire. Les Écologistes, en rejoignant ce processus, ont effectivement acté qu'il n'y aurait pas de bulletin écologiste au premier tour, une décision qui pourrait frustrer une partie de leur base.
Reste à savoir si cette candidature dissidente parviendra à rassembler suffisamment de soutien pour peser dans la course à l'Élysée. Dans un paysage politique marqué par la montée de l'extrême droite et les divisions à gauche, Batho mise sur un discours clair et radical pour redonner une voix à l'écologie politique française.