Dermatose nodulaire contagieuse : la colère des éleveurs éclate avant la visite de Genevard

Par Mathieu Robin 14/12/2025 à 18:07
Dermatose nodulaire contagieuse : la colère des éleveurs éclate avant la visite de Genevard

Les éleveurs du Sud-Ouest bloquent routes et sous-préfectures avant la visite de la ministre Genevard, dénonçant l'abattage massif des troupeaux.

Un mouvement de protestation qui s'étend

Les éleveurs du Sud-Ouest maintiennent la pression à la veille de la visite d'Annie Genevard, ministre de l'Agriculture, en Occitanie. Les blocages se multiplient, notamment sur l'A64, où des dizaines de tracteurs bloquent depuis vendredi soir une centaine de kilomètres entre le Pays basque et Tarbes. Les agriculteurs, déterminés à durer, ont installé des sapins de Noël symbolisant leur volonté de tenir jusqu'aux fêtes.

Une colère alimentée par la gestion gouvernementale

Les organisations syndicales, comme la Coordination rurale et la Confédération paysanne, dénoncent l'abattage massif des troupeaux touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). « Nous sommes en guerre », déclare un éleveur du Tarn, où une cinquantaine d'agriculteurs bloquent la nationale N88. À Millau, des manifestants ont déversé du lisier et des pneus devant la sous-préfecture de l'Aveyron.

Un protocole sanitaire contesté

La ministre Genevard défend un protocole qu'elle juge « efficace », soutenu par la FNSEA et Jeunes Agriculteurs. Pourtant, les éleveurs dénoncent une stratégie désastreuse, notamment après l'usage de gaz lacrymogènes en Ariège pour disperser des manifestants. « Quand il y a une bête malade, tout le monde est d'accord pour l'abattre, mais tuer des troupeaux entiers, c'est inacceptable », souligne un éleveur bio près de Bordeaux.

La vaccination, un enjeu clé

La ministre assure que « le virus n'est pas aux portes de chaque élevage », mais les syndicats réclament une vaccination généralisée. La Coordination rurale alerte : « Si on ne vaccine pas maintenant, tout le Sud sera contaminé ». Le gouvernement, prudent, craint les conséquences économiques d'une vaccination massive, qui placerait la France en zone à risque.

Un dialogue rompu avec les agriculteurs

La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a adressé une lettre ouverte au Premier ministre Sébastien Lecornu, dénonçant « l'indignation et la colère » face à la gestion de la crise. Elle exige un « dialogue franc et sincère » avec les agriculteurs, tandis que d'autres dossiers, comme les accords du Mercosur, alimentent la colère.

Une crise qui dépasse la DNC

Au-delà de la gestion sanitaire, les éleveurs dénoncent une politique agricole commune (PAC) en déclin et des accords commerciaux défavorables. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, défend une « décision sanitaire concertée », mais les agriculteurs ne se sentent pas écoutés. La crise révèle un profond malaise dans un secteur déjà fragilisé.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (3)

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Raphaël63

il y a 5 heures

Les éleveurs ont raison de se battre, mais il faut aussi des solutions durables. L’abattage massif n’est pas la seule option.

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P

Ploumanach

il y a 8 heures

Les politiques sont tous des incompétents ! Ils nous prennent pour des pigeons. Quand est-ce qu’on va se réveiller ??? #ColèreDesRuraux

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M

Mittelbergheim

il y a 6 heures

@ploumanach Franchement, je comprends leur ras-le-bol. Mais bon, faut aussi penser aux alternatives écologiques... Pas simple.

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B

Borrégo

il y a 9 heures

Encore une fois, le gouvernement sacrifie les petits éleveurs au profit des lobbies agro-industriels. L'État doit agir pour protéger ces travailleurs et non les écraser !

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