Un recul stratégique face à la grogne sociale
Dans un contexte économique tendu, marqué par une crise des finances publiques et un pouvoir d’achat en berne, le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé mercredi 26 novembre 2025 la suspension de la hausse prévue de la taxe foncière. Cette mesure, qui devait concerner plus de 7 millions de logements en 2026, a été reportée au printemps 2026, avec un calcul désormais effectué au niveau départemental.
Une décision motivée par la peur des mouvements sociaux
L’exécutif justifie cette décision par la nécessité d’éviter une bronca sociale, alors que le spectre des Gilets jaunes plane toujours sur le gouvernement. « On ne peut pas ignorer le moral des ménages, qui anticipent déjà des restrictions budgétaires pour Noël », a déclaré une source proche de Matignon.
L’énergie, un enjeu majeur pour les ménages et les entreprises
Parallèlement, le gouvernement s’engage à réformer les tarifs d’accise sur l’électricité, actuellement deux fois plus élevés que ceux sur le gaz, alors que ce dernier est plus polluant. Une proposition du sénateur Husson, visant à réduire ces taxes sur l’électricité tout en les augmentant légèrement sur le gaz et le fioul, est étudiée. Cependant, cette mesure risquerait de creuser le déficit, déjà promis à rester sous les 5 % en 2026.
Un équilibre budgétaire fragile
Pour compenser la perte de recettes, Matignon envisage de renoncer à la baisse des impôts de production pour les PME, comme la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). Une idée rejetée par les organisations patronales, qui dénoncent depuis des années le poids de ces taxes sur la compétitivité française.
Un gouvernement sous pression
Alors que la crise des vocations politiques se poursuit et que les partis se préparent pour 2027, le gouvernement Lecornu II tente de naviguer entre impératifs économiques et attentes sociales. Dans un contexte où l’Union européenne appelle à la rigueur budgétaire, cette décision pourrait être perçue comme un recul tactique plutôt qu’une véritable réforme structurelle.