Un budget rejeté, une démocratie parlementaire en péril
Le projet de budget 2025 a été rejeté à une large majorité à l'Assemblée nationale, ne recueillant qu'un seul vote favorable. Cette situation inédite soulève des questions sur la capacité des députés à trouver des compromis et à assurer un fonctionnement démocratique.
Un processus bloqué et des alliances contradictoires
Charles de Courson, député LIOT de la Marne, a exprimé son inquiétude face à cette impasse. Selon lui, le peuple français perçoit une incapacité des élus à élaborer un budget cohérent. "Si on veut qu'il y ait un régime autoritaire en France, continuons comme ça", a-t-il déclaré, soulignant le danger d'une démocratie parlementaire qui ne fonctionne plus.
Le processus législatif semble bloqué par des alliances changeantes et des votes contradictoires. Deux groupes de l'ex-minorité présidentielle se sont majoritairement abstenus, tandis que le Sénat, où la majorité est différente, pourrait proposer un texte alternatif. La commission mixte paritaire (CMP) sera décisive, mais son issue reste incertaine.
Un gouvernement affaibli et des regrets sur l'absence du 49.3
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a été critiqué pour avoir déposé un projet de loi de finances trop proche des propositions de son prédécesseur, avec des mesures économiques jugées insuffisantes. Certains députés regrettent désormais l'absence du 49.3, qui aurait permis une adoption plus rapide du texte sans vote.
Charles de Courson a souligné que cette situation pourrait alimenter un désir de gouvernement fort chez les Français, fatigués par le chaos institutionnel.
"Moi, je reviens de ma circonscription, je l'ai entendu partout : 'Mais qu'est-ce que c'est que ce chaos ? Pourquoi êtes-vous incapables de vous mettre d'accord ?'
Une crise de confiance politique
Cette crise parlementaire s'inscrit dans un contexte plus large de crise des vocations politiques et de défiance envers les institutions. Les Français, confrontés à des enjeux économiques et sociaux majeurs, pourraient se tourner vers des solutions autoritaires si cette situation persiste.
Le gouvernement devra désormais négocier avec les différents groupes politiques pour éviter un blocage prolongé. La probabilité d'un vote final reste faible, mais des amendements pourraient encore être déposés avant le vote définitif.
