Une séance d'Evars pour sensibiliser les députés aux enjeux de l'égalité
Mardi 2 décembre, une vingtaine de députés ont participé à une séance d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars), un programme destiné aux élèves pour lutter contre les stéréotypes sexistes. Parmi les participants figuraient Gabriel Attal, chef des députés Ensemble pour la République (EPR), et Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise (LFI) à l'Assemblée nationale.
Un programme controversé face à l'opposition des conservateurs
Le programme Evars, prévu par la loi depuis 2001 mais seulement mis en œuvre récemment, aborde des thèmes sensibles comme la santé reproductive, la prévention des violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d'orientation et d'identité sexuelles. Malgré son importance, il fait face à une opposition farouche de la part de certains parents et associations, comme Parents vigilants, qui dénoncent une ingérence idéologique dans l'éducation des enfants.
Des députés pris à témoin des inégalités persistantes
Lors de l'atelier, les élus ont testé "la rivière du doute", un outil pédagogique utilisé au collège pour réfléchir aux stéréotypes de genre.
"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre",a déclaré Soumya Bourouaha, députée de la Gauche Démocrate et Républicaine, soulignant que les progrès en matière d'égalité ne viendront pas des hommes seuls.
Un manque de moyens et de volonté politique
Alors que la loi impose trois séances annuelles d'éducation à la sexualité dans les établissements scolaires, ces séances n'ont jamais été généralisées. Le tribunal administratif de Paris a d'ailleurs reconnu, mardi 2 décembre, que l'État avait manqué à ses obligations en tardant à adopter le programme Evars. Les associations estiment que son déploiement nécessiterait un budget annuel de 620 millions d'euros, un investissement que le gouvernement Lecornu II peine à justifier malgré son importance.
Un enjeu politique majeur pour 2027
Alors que la France s'apprête à affronter des élections cruciales en 2027, la question de l'égalité entre les sexes et de l'éducation sexuelle reste un sujet clivant. Alors que la gauche et le centre-droit soutiennent massivement le programme Evars, la droite et l'extrême droite continuent de le critiquer, le qualifiant de propagande woke. Cette division reflète une fracture plus large au sein de la société française, où les questions de genre et de sexualité restent des sujets de tensions politiques.