Immigration : la démission du maire de Chessy révèle les fractures de l'État de droit

Par Mathieu Robin 17/12/2025 à 20:20
Immigration : la démission du maire de Chessy révèle les fractures de l'État de droit

La démission du maire de Chessy pour refuser un mariage d'un étranger en situation irrégulière relance le débat sur l'État de droit et l'immigration.

Un acte de protestation politique

La démission du maire de Chessy, Olivier Bourjot, et de ses adjoints, le 15 décembre, a déclenché une vague de critiques contre l'État de droit. En refusant de célébrer le mariage d'un couple dont l'homme est en situation irrégulière, le maire divers droite a transformé son geste en un symbole politique, instrumentalisé par l'opposition.

La réaction de la droite et de l'extrême droite

Pour la droite et l'extrême droite, cette affaire illustre la nécessité de réformer en profondeur le cadre juridique français. Bruno Retailleau, président des Républicains, a appelé à une modification de la Constitution pour « rendre le pouvoir au peuple ». Une position radicale qui s'inscrit dans une stratégie de durcissement face à l'immigration.

« Il faudra changer la Constitution française, la modifier, pour rendre le pouvoir au pouvoir, pour rendre au peuple le pouvoir de choisir. »

Sur les réseaux sociaux, Éric Zemmour, président de Reconquête !, a dénoncé un « État de droit détourné contre le peuple français ». Une rhétorique qui résonne avec les discours souverainistes et anti-immigration.

Le Conseil constitutionnel et la liberté de mariage

Le Conseil constitutionnel rappelle que la liberté de se marier est protégée par les articles 2 et 4 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Selon l'instance, le caractère irrégulier du séjour d'un étranger ne peut justifier l'obstruction à un mariage.

Les réactions du gouvernement

Le gouvernement, bien que soutenant le maire, a rappelé l'obligation de respecter l'État de droit. Maud Brégeon, porte-parole du gouvernement, a qualifié la situation d'« incompréhensible pour nos concitoyens », tout en reconnaissant la nécessité de respecter les règles.

« Est-ce qu'on peut faire évoluer le droit ? Peut-être. Mais cela impliquerait une modification constitutionnelle. »

Laurent Nuñez, ministre de l'Intérieur, a exprimé son incompréhension face à cette situation, tout en soulignant que les règles de droit doivent s'appliquer. Une position pragmatique qui contraste avec les appels à la réforme radicale.

Un débat qui dépasse Chessy

Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de tensions autour de l'immigration et de la souveraineté nationale. Alors que la France fait face à des défis économiques et sécuritaires, la question de l'intégration des étrangers en situation irrégulière reste un sujet clivant.

Les partis politiques, de gauche comme de droite, tentent de capitaliser sur ce débat pour mobiliser leurs électeurs en vue des élections de 2027. Une stratégie qui pourrait accentuer les divisions au sein de la société française.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (6)

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dissident-courtois

il y a 41 minutes

Franchement, c'est quoi ce bordel ? Un maire démissionne parce qu'il refuse un mariage ? On vit dans un pays de fous.

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Solstice

il y a 22 minutes

@dissident-courtois Le vrai problème, c'est le manque de moyens pour intégrer les étrangers. La France doit assumer son rôle humanitaire.

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Yvon du 39

il y a 1 heure

La France devrait suivre l'exemple de l'Allemagne ou de l'Espagne sur ces questions. L'Europe doit harmoniser les règles pour éviter ces tensions.

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Reporter citoyen

il y a 1 heure

En tant que maire, c'est dur de gérer ça. La pression des préfets est insupportable. Les élus locaux sont les boucs émissaires.

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ghi

il y a 2 heures

La France doit contrôler ses frontières. Si on ne peut même plus refuser un mariage illégal, c'est la porte ouverte à tous les abus.

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Tmèse

il y a 2 heures

@ghi Exactement ! Les politiques nous prennent pour des imbéciles. Pendant ce temps, les clandestins profitent de tout.

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Zen_187

il y a 2 heures

La situation est complexe. D'un côté, l'État de droit doit être respecté, mais de l'autre, les maires locaux sont en première ligne face aux réalités du terrain.

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P

Ploumanach

il y a 3 heures

Encore un maire qui se fait virer parce qu'il ose dire non à l'UE et à ses règles dégueulasses ! Le peuple est trahi par ses propres élus !

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