Un acte de protestation politique
La démission du maire de Chessy, Olivier Bourjot, et de ses adjoints, le 15 décembre, a déclenché une vague de critiques contre l'État de droit. En refusant de célébrer le mariage d'un couple dont l'homme est en situation irrégulière, le maire divers droite a transformé son geste en un symbole politique, instrumentalisé par l'opposition.
La réaction de la droite et de l'extrême droite
Pour la droite et l'extrême droite, cette affaire illustre la nécessité de réformer en profondeur le cadre juridique français. Bruno Retailleau, président des Républicains, a appelé à une modification de la Constitution pour « rendre le pouvoir au peuple ». Une position radicale qui s'inscrit dans une stratégie de durcissement face à l'immigration.
« Il faudra changer la Constitution française, la modifier, pour rendre le pouvoir au pouvoir, pour rendre au peuple le pouvoir de choisir. »
Sur les réseaux sociaux, Éric Zemmour, président de Reconquête !, a dénoncé un « État de droit détourné contre le peuple français ». Une rhétorique qui résonne avec les discours souverainistes et anti-immigration.
Le Conseil constitutionnel et la liberté de mariage
Le Conseil constitutionnel rappelle que la liberté de se marier est protégée par les articles 2 et 4 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Selon l'instance, le caractère irrégulier du séjour d'un étranger ne peut justifier l'obstruction à un mariage.
Les réactions du gouvernement
Le gouvernement, bien que soutenant le maire, a rappelé l'obligation de respecter l'État de droit. Maud Brégeon, porte-parole du gouvernement, a qualifié la situation d'« incompréhensible pour nos concitoyens », tout en reconnaissant la nécessité de respecter les règles.
« Est-ce qu'on peut faire évoluer le droit ? Peut-être. Mais cela impliquerait une modification constitutionnelle. »
Laurent Nuñez, ministre de l'Intérieur, a exprimé son incompréhension face à cette situation, tout en soulignant que les règles de droit doivent s'appliquer. Une position pragmatique qui contraste avec les appels à la réforme radicale.
Un débat qui dépasse Chessy
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de tensions autour de l'immigration et de la souveraineté nationale. Alors que la France fait face à des défis économiques et sécuritaires, la question de l'intégration des étrangers en situation irrégulière reste un sujet clivant.
Les partis politiques, de gauche comme de droite, tentent de capitaliser sur ce débat pour mobiliser leurs électeurs en vue des élections de 2027. Une stratégie qui pourrait accentuer les divisions au sein de la société française.