Une commission d'enquête sous haute tension
La commission d'enquête parlementaire sur les liens supposés entre mouvements politiques et réseaux islamistes a suscité une vive polémique avant même son lancement. Alors que Jean-Luc Mélenchon et Gérald Darmanin doivent être auditionnés, les critiques pleuvent sur sa composition et ses méthodes.
Un contexte explosif
Les députés à l'origine de cette commission affirment vouloir éclaircir les relations entre certains partis politiques et des réseaux islamistes, dans un contexte marqué par les attentats terroristes récents. "L'islamisme a déclaré la guerre à la France", écrivent-ils, justifiant ainsi leur initiative.
Des accusations ciblées
La commission entend investiguer le soutien affiché par des élus à des individus ou organisations liées à l'islamisme, ainsi que les risques d'entrisme lors des prochaines échéances électorales. Mais pour la gauche, cette initiative est avant tout une manoeuvre politique.
Une commission à la composition contestée
La gauche dénonce une commission déséquilibrée, où aucun élu de gauche ne siège au bureau. Xavier Breton (LR) en assure la présidence, secondé par des membres de la droite et de l'extrême droite. Sophie Pantel (PS), initialement désignée présidente, a démissionné en juillet, dénonçant un manque de représentativité.
Des auditions déjà marquées par les tensions
Parmi les personnes déjà entendues, des universitaires comme Laurent Bonnefoy (CNRS) ont exprimé leurs doutes sur la pertinence de cette enquête.
"La place de l'islamisme en tant qu'interface avec des décideurs politiques est minime",a-t-il déclaré. À l'inverse, Florence Bergeaud-Blackler (CNRS) a évoqué l'influence des Frères musulmans, "par infiltration discrète".
Des réactions politiques vives
La gauche accuse cette commission de nourrir un climat islamophobe. Marine Tondelier (EELV), auditionnée le 2 décembre, a dénoncé "une atmosphère de suspicion permanente". Du côté de La France insoumise, Manuel Bompard a qualifié cette instance de "non conforme aux règles".
Un enjeu pour 2027
Alors que la campagne pour les élections européennes de 2024 s'annonce tendue, cette commission pourrait alimenter les divisions politiques. La droite y voit un moyen de mettre en lumière des alliances supposées, tandis que la gauche y perçoit une dérive sécuritaire.