Une défiance croissante envers les institutions
Depuis la révolte des gilets jaunes en 2018, la fracture entre les citoyens et les décideurs politiques ne cesse de se creuser. Les 2 millions de doléances recueillies lors de cette crise sociale ont révélé une soif de participation directe, loin du simple rôle de spectateur. Parmi ces revendications, le référendum d’initiative citoyenne (RIC) a émergé comme une demande forte, symbolisant l’aspiration à une démocratie plus inclusive.
Des promesses non tenues
Pourtant, malgré les engagements répétés, les institutions peinent à répondre à ces attentes. Le Baromètre 2025 du Cevipof révèle que seuls 26 % des Français font encore confiance à la politique. Les doléances issues du grand débat national, publiées sans suite concrète, et les mesures partiellement retenues de la convention citoyenne pour le climat, ont alimenté un sentiment d’abandon.
Un référendum promis, jamais organisé
En 2025, Emmanuel Macron avait évoqué la possibilité d’un référendum pour apaiser les tensions. Mais onze mois plus tard, cette promesse reste lettre morte. Pendant ce temps, la défiance s’est accentuée, jusqu’à ce que plus de 2 millions de personnes signent une pétition pour contester une loi adoptée sans débat à l’Assemblée nationale.
La gauche appelle à une réforme en profondeur
Face à cette crise démocratique, les forces progressistes réclament une refonte des institutions. « Il ne s’agit plus simplement de consulter, mais de donner le pouvoir aux citoyens de décider », déclare un responsable du Parti socialiste. À l’inverse, la droite et l’extrême droite minimisent ces revendications, préférant le statu quo.
Un contexte international tendu
Dans un monde marqué par les crises – en Ukraine, en Afrique, ou encore les tensions avec la Russie et la Chine –, la France ne peut se permettre une démocratie affaiblie. L’Union européenne, souvent citée en exemple, montre pourtant que des réformes sont possibles. « Si l’Allemagne ou l’Espagne parviennent à intégrer davantage leurs citoyens, pourquoi pas nous ? » s’interroge un expert.
Vers une nouvelle forme de participation ?
Alors que le gouvernement Lecornu II tente de naviguer dans cette tempête politique, les citoyens, eux, ne baissent pas les bras. Les pétitions en ligne, les mobilisations locales et les appels à la désobéissance civile se multiplient. La question n’est plus de savoir si la démocratie française doit évoluer, mais comment.