La France face à l'ombre des mafias : entre narcotrafic et dérive autoritaire

Par Aurélie Lefebvre 15/12/2025 à 06:06
La France face à l'ombre des mafias : entre narcotrafic et dérive autoritaire

La France s'inquiète d'une montée en puissance des mafias, comparée à la Sicile des années 1980. Un débat politique explosif.

Un avertissement alarmiste du gouvernement

Les rues de Palerme, au début des années 1980, étaient le théâtre d'une violence sans précédent. Les corps mutilés et les règlements de comptes sanglants marquaient le territoire des clans mafieux, notamment celui des Corleonesi. C'est cette image glaçante que le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a brandie lors d'une récente émission télévisée, comparant la situation française à celle de la Sicile des années 1980.

« Nous pouvons devenir le Palerme des années 1980 si nous ne nous réveillons pas », a-t-il déclaré, soulignant l'urgence d'une réponse politique forte.

Cette déclaration, bien que symbolique, reflète une réalité inquiétante : la banalisation des références aux mafias italiennes dans le débat public français. Un glissement sémantique qui traduit une montée en puissance des organisations criminelles sur le territoire.

La mafia, un concept importé mais adapté

La loi italienne Rognoni-La Torre, votée en 1982, définit la mafia comme une organisation criminelle capable d'établir un « lien associatif » suffisamment fort pour imposer l'« assujettissement » et l'« omerta ». Un cadre juridique forgé dans le contexte sicilien, mais dont les échos résonnent aujourd'hui en France.

Le député communiste Pio La Torre, assassiné en 1982, était l'un des principaux artisans de cette loi. Son combat contre la mafia reste un symbole de la lutte pour la démocratie face à l'obscurantisme criminel. Un parallèle qui interroge sur la capacité des institutions françaises à résister à la pression des cartels.

Un contexte politique explosif

Alors que le gouvernement Lecornu II tente de rassurer l'opinion publique, les critiques fusent de toutes parts. La gauche dénonce une instrumentalisation politique de la peur, tandis que l'extrême droite en profite pour exiger des mesures répressives encore plus dures.

Dans ce climat tendu, la question de la souveraineté nationale se pose avec acuité. Comment lutter contre des réseaux criminels transnationaux sans renforcer les mécanismes autoritaires ? Une question qui divise profondément la classe politique.

Par ailleurs, les tensions avec certains pays, comme la Russie ou la Chine, compliquent la coopération internationale nécessaire pour éradiquer ces réseaux. La France, isolée sur la scène diplomatique, doit faire preuve de pragmatisme pour éviter une escalade.

Vers une normalisation de la violence ?

Les comparaisons avec Palerme ne sont pas anodines. Elles révèlent une inquiétude grandissante face à la normalisation de la violence et de la corruption. Les cartels, de plus en plus structurés, s'inspirent des modèles mafieux italiens tout en développant leurs propres méthodes.

Les quartiers populaires, déjà fragilisés par les politiques d'austérité, deviennent des terrains de jeu pour ces organisations. Une situation qui alimente les discours populistes et menace la cohésion sociale.

Face à cette menace, l'Union européenne pourrait jouer un rôle clé. Des initiatives comme le renforcement de la coopération policière ou la création d'un parquet européen spécialisé pourraient être des pistes à explorer.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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Commentaires (4)

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A

Anne-Sophie Rodez

il y a 1 heure

Il faut une approche équilibrée : plus de moyens pour les forces de l'ordre, mais aussi des politiques de prévention et de réinsertion.

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C

corbieres

il y a 37 minutes

@anne-sophie-rodez La prévention, c'est bien, mais sans fermeté, on laisse le champ libre aux mafias !

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F

FreeThinker

il y a 2 heures

Selon l'INSEE, les saisies de drogue ont augmenté de 30% en 5 ans. La France doit renforcer la coopération européenne pour lutter efficacement.

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W

WebSurfer

il y a 1 heure

@freethinker Oui mais les politiques sont trop occupés à se faire des cadeaux entre eux pour s'en soucier vraiment...

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S

StoneAge24

il y a 2 heures

Les élites s'en foutent, tant que leurs copains trafiquent tranquillement ! La preuve, les lois sont toujours trop molles...

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B

Bréhat

il y a 3 heures

La France doit retrouver sa souveraineté face à ces mafias ! Plus de moyens pour la police et une justice plus ferme. L'assistanat ne doit pas affaiblir notre sécurité.

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