La Réunion : la droite en quête de survie face à la montée du RN

Par Aurélie Lefebvre 09/11/2025 à 19:37
La Réunion : la droite en quête de survie face à la montée du RN
Photo par Alice Triquet sur Unsplash

La droite réunionnaise, affaiblie par des scandales et des divisions, tente de se reconstruire face à la montée du RN.

Une droite réunionnaise en crise face à l'ascension du RN

Les élections municipales de mars 2026 s'annoncent comme un test crucial pour la droite réunionnaise, profondément affaiblie par les récentes élections législatives et minée par des divisions internes. Dans un contexte marqué par la percée historique du Rassemblement national (RN), les partis traditionnels de droite peinent à retrouver un ancrage local, tandis que leurs figures emblématiques disparaissent les unes après les autres.

Un second tour sans droite : un choc politique

Lors des législatives de 2024, le RN a réalisé une percée inédite à La Réunion, avec sept finalistes dans les sept circonscriptions, mais aucun candidat de droite n'a réussi à se qualifier pour le second tour. Cette déroute a été interprétée comme un rejet de la « vieille droite », accusée d'avoir trahi ses électeurs en soutenant les gouvernements macronistes et en s'éloignant de ses valeurs traditionnelles.

« Cette vieille droite a trahi ses électeurs et ses idéaux. »

Cette critique, formulée par Jean-Jacques Morel, délégué départemental du RN à La Réunion et ancien candidat Les Républicains (LR), résume le sentiment d'abandon ressenti par une partie de l'électorat de droite. Morel souligne également les querelles internes et les arrangements présumés avec des personnalités de gauche, qui ont contribué à discréditer la droite locale.

Des figures historiques disparues ou disgraciées

La droite réunionnaise est aujourd'hui orpheline de plusieurs de ses barons locaux. Michel Fontaine, maire de Saint-Pierre et figure incontournable de LR à La Réunion, est décédé en mars 2025. André Thien Ah Koon, maire du Tampon, a été condamné en mai 2024 à cinq ans d'inéligibilité pour prise illégale d'intérêts. Jean-Paul Virapoullé, plusieurs fois parlementaire, a également dû quitter la scène politique après une condamnation.

Ces départs successifs ont laissé un vide politique, que le RN semble déterminé à combler. Le parti d'extrême droite mise sur son ancrage local et sur la défiance croissante envers les élites traditionnelles pour s'imposer comme une alternative crédible.

Un scrutin municipal sous tension

Les municipales de 2026 s'annoncent comme un scrutin clé pour la droite réunionnaise, qui doit impérativement compter ses voix et retrouver un projet politique cohérent. Dans un contexte national marqué par la montée des extrêmes et les divisions au sein de la majorité présidentielle, La Réunion pourrait bien devenir un laboratoire des stratégies politiques pour 2027.

Alors que le gouvernement Lecornu II tente de stabiliser la situation politique en métropole, la droite réunionnaise doit faire face à un défi bien plus urgent : sauver ce qui peut l'être avant que le RN ne consolide définitivement son emprise sur l'île.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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