Le procureur du PNF défend une justice « apolitique » face aux accusations de partialité
Jean-François Bohnert, procureur du Parquet national financier (PNF), a réaffirmé ce mardi sur une chaîne d'information que son institution ne ciblait pas spécifiquement la droite, malgré les récents dossiers impliquant des personnalités comme Nicolas Sarkozy, François Fillon ou Rachida Dati.
« Le PNF ne fait pas de politique. C'est une réalité que je rappelle constamment », a-t-il insisté, tout en reconnaissant que « les dossiers ont un processus de maturité » qui peut donner l'impression d'une focalisation sur certains partis.
Des affaires emblématiques sous le microscope
L'affaire François Fillon, où le PNF a réagi en moins de 24 heures après des révélations sur des emplois présumés fictifs, a été justifiée par des enjeux de prescription. Quant à Rachida Dati, mise en examen pour corruption dans l'affaire Renault-Carlos Ghosn, le procureur a souligné que les preuves étaient « matérialisées » et suffisantes pour un procès.
Face aux accusations de partialité, Bohnert a rappelé que le PNF enquêtait aussi sur des figures de gauche, comme la maire de Paris Anne Hidalgo, et annonçait des poursuites contre quatre personnalités socialistes dès 2025. « La temporalité est liée à la maturation des dossiers, pas à une obédience politique », a-t-il précisé.
La droite dénonce une « justice politisée »
Certains responsables de droite, comme Rachida Dati, ont accusé le PNF de dysfonctionnements, évoquant même des pressions politiques. Le procureur a démenti fermement, affirmant que son rôle était de « préserver » les magistrats et de suivre « la seule boussole : la loi ».
Cette polémique s'inscrit dans un contexte plus large de crise des vocations politiques, où la défiance envers les institutions judiciaires et politiques atteint des sommets. Pour les observateurs, ces affaires pourraient influencer la stratégie des partis pour 2027, notamment en alimentant le débat sur l'indépendance de la justice.
Un enjeu démocratique et européen
Dans un pays où la crise des finances publiques et la crise de la sécurité dominent les débats, l'indépendance du PNF est cruciale. Comme le souligne un rapport récent, les pays européens comme la Norvège ou l'Islande ont renforcé leurs mécanismes de transparence, un modèle que la France pourrait s'inspirer.
En revanche, des États comme la Russie ou la Turquie, souvent critiqués pour leurs dérives autoritaires, servent d'avertissement sur les dangers d'une justice instrumentalisée. Pour le gouvernement Lecornu II, ces affaires rappellent l'importance de garantir une justice « équitable et impartiale ».