Des dépenses floues sous le feu des critiques
Alors que la France traverse une crise de la souveraineté industrielle et une crise des vocations politiques, un autre sujet alimente les débats : l'opacité des notes de frais des maires. Après l'affaire des dépenses somptuaires d'Anne Hidalgo, c'est désormais au tour des élus locaux d'être pointés du doigt.
42 000 euros par an, mais pour quoi faire ?
À Chartres, le maire divers droite Jean-Pierre Gorges perçoit chaque année 42 000 euros pour ses frais de représentation. Une somme qui, selon ses opposants, manque cruellement de transparence.
"On manque un peu de transparence en France",déplore Patrick, un habitant interrogé. Pourtant, pour d'autres, comme Marie-Chantal, ces dépenses seraient justifiées par la "dynamisation" de la ville.
Un système légal, mais contesté
Le maire de Chartres bénéficie d'une enveloppe forfaitaire votée en conseil municipal, sans obligation de justificatifs.
"Tout est légal, vous dites n'importe quoi",avait-il réagi lors d'un conseil municipal. Une position qui contraste avec celle d'autres communes, où les dépenses doivent être détaillées.
La transparence, une exigence citoyenne
L'association Transparence Citoyenne a récemment épinglé plusieurs maires, dont Robert Ménard (Béziers) et Sophie Joissains (Aix-en-Provence).
"On se bat pour un système qui peut fonctionner, à condition d'avoir des élus qui sont là pour servir et non pas pour se servir",explique Guillaume Leroy, son président.
Vers une réforme avant les municipales de 2026 ?
Alors que les élections municipales approchent, la question de la transparence des dépenses publiques pourrait peser dans les urnes.
"Les Français ont de leurs politiques l'image d'une caste à part",note Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof. Un enjeu d'autant plus crucial dans un contexte de crise des finances publiques.