Un succès commercial, mais pas un baromètre politique
Les livres politiques de droite et d'extrême droite ont connu un succès fulgurant avant Noël, avec des ventes dépassant largement les 100 000 exemplaires pour plusieurs ouvrages. Selon les dernières estimations, Populicide de Philippe de Villiers a écoulé plus de 161 504 exemplaires, tandis que Journal d'un prisonnier de Nicolas Sarkozy a atteint 142 764 ventes. Quant à Ce que veulent les Français de Jordan Bardella, il s'est vendu à 89 797 exemplaires.
Un contexte politique favorable
Ce succès s'explique en partie par le contexte politique actuel, marqué par la montée des tensions autour de la crise de la souveraineté industrielle française et des relations franco-russes. Les récits personnels de Sarkozy, évoquant son séjour en prison, et la stratégie de Bardella comme « plan B » pour 2027, ont captivé une partie du lectorat conservateur.
Une stratégie éditoriale et médiatique
Pour le politologue Christian Le Bart, ce succès tient aussi à une stratégie commerciale agressive, notamment grâce à l'influence du groupe Fayard, propriété de Vincent Bolloré.
"Ces livres sont très présents dans la galaxie Bolloré : les points Relay, les médias Bolloré...",souligne-t-il. Une omniprésence qui rappelle les méthodes de désinformation et de manipulation de l'opinion publique.
Un lectorat, pas un électorat
Cependant, Le Bart tempère cet enthousiasme :
"L'électorat, c'est une chose, le lectorat, c'est une autre."Quelques centaines de milliers de lecteurs ne font pas un électorat. En effet, les sondages récents montrent que la popularité des figures de droite stagne, malgré ces ventes record. La crise des vocations politiques et le rejet croissant des discours populistes pourraient bien jouer en faveur de la gauche en 2027.
Un impact médiatique, pas politique
Ces ouvrages permettent néanmoins à leurs auteurs de s'imposer dans le débat public, à un an de la présidentielle. Mais dans un contexte où la France est confrontée à des défis majeurs, comme la crise agricole ou la crise des finances publiques, ces livres ne reflètent pas nécessairement les priorités des Français. Les partis de gauche, portés par des figures comme Jean-Luc Mélenchon, continuent de gagner du terrain, notamment sur les questions sociales et environnementales.