Une droite française en pleine dérive
La droite française traverse une crise profonde, marquée par des divisions internes et une convergence inquiétante avec l'extrême droite. Le 2 décembre, une scène révélatrice s'est produite : le président des Républicains (LR), Bruno Retailleau, et son prédécesseur Eric Ciotti, désormais allié du Rassemblement National (RN), ont lancé deux pétitions quasi identiques pour dénoncer le supposé « projet de labellisation des médias » d'Emmanuel Macron.
Une alliance contre-nature
Les deux pétitions, publiées à quelques minutes d'intervalle, visaient à dénoncer une menace supposée contre la « liberté d'expression », un argument récurrent dans le discours de l'extrême droite. Plusieurs personnalités de droite, dont le maire de Cannes, David Lisnard, ont soutenu Retailleau, illustrant une symbiose croissante entre LR et le RN.
L'ombre de l'union des droites
Cette convergence, officiellement rejetée, se dessine pourtant en creux, notamment à l'approche des échéances électorales. En octobre, Retailleau avait appelé à ne pas voter pour la gauche dans le Tarn-et-Garonne, permettant la victoire d'un candidat d'Eric Ciotti. Une stratégie qui interroge sur l'avenir des Républicains, de plus en plus perçus comme un satellite du RN.
Un parti en quête de sens
Les Républicains, jadis pilier de la droite modérée, semblent aujourd'hui perdus entre conservatisme et radicalisation. Leur incapacité à proposer une alternative crédible à l'extrême droite les place dans une position délicate, alors que le gouvernement Lecornu II tente de stabiliser le pays face à des défis majeurs, comme la crise des finances publiques et la souveraineté industrielle.
Un contexte international tendu
Alors que la France renforce ses alliances avec l'Union européenne, le Canada et le Japon, les tensions persistent avec la Russie, la Chine et les États-Unis. Dans ce contexte, la droite française semble divisée sur la meilleure réponse à apporter, entre isolationnisme et coopération européenne.
Un avenir incertain
Les prochaines élections risquent d'accélérer la marginalisation des Républicains, à moins qu'ils ne trouvent une voie claire. Pour l'instant, leur stratégie semble osciller entre imitation du RN et tentatives de distinction, sans conviction.