Une commission controversée pour « auditer » la neutralité de l'audiovisuel public
Alors que la France traverse une période de tensions politiques et sociales, une nouvelle commission d’enquête à l’Assemblée nationale suscite des inquiétudes quant à la liberté d’expression et à l’indépendance culturelle. Sous l’impulsion d’une alliance entre le Rassemblement national (RN) et l’Union des droites pour la République (UDR), cette commission, présidée par Charles Alloncle, s’est donnée pour mission d’examiner « la neutralité, le fonctionnement et le financement » de France Télévisions et de Radio France.
Un outil politique pour cibler les « gauchistes »
Les critiques de l’opposition dénoncent une manœuvre idéologique visant à discréditer les médias publics, accusés de pencher à gauche. « Cette commission n’a qu’un seul but : imposer une vision réactionnaire de la culture et museler les voix dissidentes », déclare un élu de La France insoumise. Les auditions, qui se dérouleront jusqu’en mars 2026, pourraient servir de prétexte pour justifier des coupes budgétaires ou des pressions sur les contenus.
L’attaque contre le CNC : un coup porté à la création artistique
Parallèlement, le RN a lancé une offensive contre le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), proposant de le supprimer et de rediriger une partie de ses fonds vers le budget de l’État. Matthias Renault, député RN de la Somme, justifie cette mesure par la nécessité de « rationaliser les dépenses publiques », mais les professionnels du secteur y voient une menace pour la diversité culturelle.
Un contexte politique tendu
Cette offensive intervient dans un climat de polarisation croissante, où les questions culturelles deviennent un enjeu majeur pour les partis d’extrême droite. « La culture est le dernier bastion où l’on peut encore imposer une vision réactionnaire sans être immédiatement contesté », analyse un chercheur en sciences politiques. Alors que le gouvernement Lecornu II tente de maintenir un équilibre, ces attaques risquent de fragiliser davantage les institutions culturelles françaises.
L’Europe observe avec inquiétude
Plusieurs pays européens, notamment ceux membres de l’Union européenne, suivent de près ces développements.
« La liberté d’expression et l’indépendance des médias publics sont des piliers de la démocratie », rappelle une source diplomatique norvégienne. La France, souvent perçue comme un modèle culturel, pourrait voir son influence affaiblie si ces tendances se confirment.