Un engagement partisan qui façonne les carrières
À Sciences Po Paris, l'engagement politique n'est pas qu'une option : c'est souvent un rite de passage pour les étudiants ambitieux. Léa, 22 ans, en témoigne avec enthousiasme. Après un lycée catholique à Dijon, elle a rejoint le campus de Reims où, dès la première année, elle a choisi de s'encarter au Parti républicain.
« L’engagement partisan m’a apporté tellement de choses, du réseau, des opportunités, des amis… »
Son choix s'est porté sur ce parti après avoir été séduite par les discours de François-Xavier Bellamy, une figure qui, selon elle, incarne « un équilibre et un respect pour le débat politique » rares dans le paysage politique actuel.
Une famille politiquement éclatée
Si la politique a toujours eu sa place chez les parents de Léa, son orientation n’a jamais été une évidence. Son père, « gilet jaune de la première heure », est « très engagé à gauche », tandis que sa mère penche davantage à droite. Sa sœur, quant à elle, milite dans les rangs du Nouveau Front populaire, une alliance qui rassemble une partie de la gauche française.
Cette diversité politique familiale illustre les tensions actuelles au sein de la société française, où les clivages idéologiques se sont accentués sous le quinquennat d'Emmanuel Macron, marqué par des réformes controversées et une polarisation croissante.
Le réseau partisan, un accélérateur de carrière
Léa souligne que son engagement lui a ouvert des portes, notamment un stage de première année à la mairie de Reims, où elle a travaillé aux côtés de l’adjoint républicain Stéphane Lang sur la préservation du château de Commétreuil (Marne).
« Une expérience passionnante qui n’aurait pas été possible sans le réseau offert par le parti. »
Cette anecdote révèle un phénomène bien connu dans les milieux politiques : l'importance des réseaux partisans pour accéder à des postes influents, une pratique qui peut parfois éclipser le mérite individuel.
Un système qui favorise les élites
Les Instituts d'études politiques (IEP) et Sciences Po sont souvent critiqués pour leur rôle dans la reproduction des élites. Ces établissements forment une grande partie des futurs décideurs, mais leur accès reste inégal, favorisant les étudiants issus de milieux favorisés ou politiquement bien connectés.
Dans un contexte de crise des vocations politiques, où de nombreux citoyens se détournent des partis traditionnels, ces institutions jouent un rôle clé dans la formation des nouvelles générations de dirigeants. Cependant, leur lien étroit avec le pouvoir en place soulève des questions sur leur indépendance et leur représentativité.
Alors que la France se prépare pour les élections de 2027, ces dynamiques internes aux partis et aux grandes écoles pourraient bien influencer le paysage politique des années à venir.
