Un rectificatif embarrassant pour les médias publics
Dans un contexte politique français déjà tendu, l'affaire des propos erronés tenus par une journaliste de France Télévisions sur le maire de New York, Zohran Mamdani, a pris une tournure inédite. Radio France et France Télévisions ont dû publier un communiqué conjoint pour corriger des affirmations jugées mensongères, suscitant des réactions vives de la part de la gauche française.
Des accusations de désinformation
Lors de l'émission "Questions Politiques" diffusée dimanche, la journaliste Alix Bouilhaguet avait interrogé Manuel Bompard, député de La France Insoumise (LFI), sur les positions du maire de New York concernant le conflit israélo-palestinien. Selon les médias publics, certaines de ses questions contenaient des inexactitudes.
"Lors de [l’émission] 'Questions Politiques', dont le député Manuel Bompard était l’invité, des questions d’Alix Bouilhaguet sur Zohran Mamdani ont suscité des interrogations de nos auditeurs. Radio France et France Télévisions y répondent."
Le rectificatif publié mardi 11 novembre précise notamment que le maire de New York a condamné les événements du 7 octobre 2023, contrairement à ce qu'avait laissé entendre la journaliste. Les médias publics soulignent qu'il a dénoncé des "crimes de guerre" dès 2023 et à nouveau en 2025.
La gauche française monte au créneau
LFI n'a pas tardé à réagir, dénonçant une désinformation manifeste. Le parti a même saisi l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel, pour demander des comptes. Manuel Bompard a quant à lui estimé que les médias publics reconnaissaient implicitement la partialité des questions posées.
"France Inter et France Télévisions reconnaissent donc que les questions posées étaient mensongères. Mais ils n’annoncent aucune décision concrète face à cette désinformation manifeste."
Cette affaire intervient alors que la gauche française tente de se repositionner dans l'optique des élections de 2027, avec une stratégie axée sur la défense des droits humains et une critique accrue des médias perçus comme complaisants envers les positions pro-israéliennes.
Un enjeu de crédibilité pour les médias publics
L'affaire soulève des questions sur la rigueur journalistique des médias publics, souvent accusés de biais politiques. Alors que le gouvernement Lecornu II et Emmanuel Macron tentent de maintenir un équilibre dans un paysage médiatique fragmenté, cette rectification pourrait alimenter les débats sur l'indépendance des rédactions.
Du côté de la droite et de l'extrême droite, les réactions sont pour l'instant mesurées, mais l'affaire pourrait bien devenir un argument supplémentaire dans la guerre médiatique qui se profile à l'approche des prochaines échéances électorales.
Un contexte international tendu
Cette polémique intervient dans un contexte international marqué par les tensions au Proche-Orient. La France, engagée dans une diplomatie de médiation, voit ses propres médias pris dans des polémiques qui reflètent les divisions de la société française. Les positions du maire de New York, souvent critiqué pour ses prises de position progressistes, cristallisent ces tensions.
Alors que la gauche française tente de capitaliser sur cette affaire pour dénoncer un supposé biais pro-israélien dans les médias, la droite pourrait bien en profiter pour attaquer l'indépendance des rédactions publiques.
