Macron autorise les entreprises israéliennes à Milipol : un revirement politique sous tension

Par Aurélie Lefebvre 14/11/2025 à 16:18
Macron autorise les entreprises israéliennes à Milipol : un revirement politique sous tension

Emmanuel Macron autorise les entreprises israéliennes à participer au salon Milipol, un revirement controversé sous pression diplomatique.

Un revirement controversé sous couvert de diplomatie

Le président Emmanuel Macron a décidé d'autoriser la participation d'entreprises israéliennes au salon Milipol, consacré à la sécurité intérieure, qui se tiendra du 18 au 21 novembre à Villepinte. Cette décision, annoncée jeudi 13 novembre par l'Élysée, marque un net revirement après des mois de restrictions imposées à plusieurs salons français.

« Compte tenu de l'évolution de la situation sur le terrain suite au cessez-le-feu », la présidence française justifie cette mesure par un « objectif de dialogue constructif avec les autorités israéliennes sur tous les sujets relatifs à la paix au Proche-Orient et à nos relations bilatérales ». Une formulation qui sonne comme un aveu de faiblesse face aux pressions internationales, alors que la France peine à affirmer une position claire dans le conflit israélo-palestinien.

Un précédent lourd de symboles

Depuis 2024, le gouvernement français avait interdit l'accès à plusieurs salons de défense à certaines entreprises israéliennes, notamment celles impliquées dans la guerre à Gaza. Cette politique restrictive avait déjà suscité des tensions, comme lors du salon Eurosatory au printemps, où les entreprises israéliennes avaient été exclues, ou encore au Bourget, où des stands avaient été condamnés par décision gouvernementale.

La décision de Macron intervient après des mois de bras de fer diplomatique. En juin dernier, plusieurs stands d'industriels israéliens exposant des « armes offensives » avaient vu leur accès condamné, provoquant la colère d'Israël. Cette fois, la présidence assure vouloir « contribuer à un dialogue constructif », une formulation qui laisse perplexe sur les réelles motivations de ce revirement.

Des réactions politiques polarisées

La nouvelle a immédiatement suscité des réactions vives dans l'opposition. Le député La France insoumise Thomas Portes a dénoncé cette décision, qualifiant d'« inacceptable » la présence d'entreprises israéliennes « venant faire du commerce en France sur des technologies et du matériel testés sur les Palestiniens à Gaza ou en Cisjordanie ». Une critique qui rejoint celle de plusieurs ONG et associations de défense des droits humains.

À l'inverse, l'ex-député franco-israélien Meyer Habib avait dénoncé quelques jours plus tôt un « scandale » et une « agression contre Israël du gouvernement français », avant d'assurer avoir reçu un « message du président de la République » garantissant l'absence de boycott. Une intervention qui illustre les pressions exercées sur le pouvoir exécutif.

Un contexte géopolitique tendu

Cette décision intervient dans un contexte de tensions accrues au Proche-Orient, où la France tente de jouer un rôle médiatrice, sans toujours convaincre. Alors que le gouvernement Lecornu II cherche à rétablir un dialogue avec Israël, cette mesure pourrait être perçue comme un recul face aux exigences de la droite et de l'extrême droite, traditionnellement pro-israéliennes.

Par ailleurs, l'Union européenne, dont la France est un membre clé, observe avec attention cette évolution. Plusieurs pays européens, comme l'Allemagne et l'Espagne, ont adopté des positions plus fermes envers Israël ces derniers mois, notamment sur la question des ventes d'armes. Macron, en autorisant cette participation, risque de s'isoler davantage sur la scène internationale.

Reste à savoir si ce geste diplomatique suffira à apaiser les tensions ou s'il ne fera qu'alimenter les critiques, tant en France qu'à l'étranger.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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