Macron relance l'idée d'un dialogue avec Poutine : une stratégie risquée face à l'intransigeance russe ?

Par Anadiplose 22/12/2025 à 14:05
Macron relance l'idée d'un dialogue avec Poutine : une stratégie risquée face à l'intransigeance russe ?

Emmanuel Macron relance le dialogue avec Poutine malgré l'intransigeance russe. Un prêt de 90 milliards à l'Ukraine et des divisions européennes.

Un dialogue sous tension entre l'Europe et la Russie

Alors que les négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine se poursuivent, le président français Emmanuel Macron a relancé l'idée d'un dialogue avec Vladimir Poutine, une initiative qui divise fortement en Europe. Lors d'une conférence de presse à Miami, Macron a déclaré : "Il va redevenir utile de parler à Vladimir Poutine", une position qui contraste avec la fermeté affichée par une partie de l'Union européenne.

Un prêt massif à l'Ukraine malgré les tensions

Cette déclaration intervient alors que les Européens ont acté un prêt de 90 milliards d'euros à l'Ukraine, une décision saluée par les partisans d'une ligne dure face à la Russie. Dans le même temps, Vladimir Poutine a tenu sa conférence de presse annuelle, où il a inversé les rôles en affirmant que "ce n'est pas la Russie qui menace l'Europe, mais l'Europe qui menace la Russie", une rhétorique désormais habituelle du Kremlin.

Un dialogue rompu depuis 2022

Les relations diplomatiques entre l'Europe et la Russie sont au point mort depuis l'automne 2022, avec seulement une brève discussion sur l'Iran en 2025. Emmanuel Macron, qui avait tenté de maintenir un lien avec Poutine dès son arrivée à l'Élysée, a admis que ses efforts n'avaient pas abouti.

"Je constate qu'il y a des gens qui parlent à Vladimir Poutine, donc je pense que nous, Européens et Ukrainiens, avons intérêt à trouver le cadre pour réengager cette discussion."
a-t-il déclaré, justifiant ainsi son revirement.

La méfiance persiste malgré les apparences

Pourtant, le Kremlin reste évasif. Bien que Moscou se dise "prêt au dialogue", cette ouverture ne semble pas engageante. Une rencontre directe avec les Ukrainiens n'est "pas en préparation", selon les conseillers de Poutine. Le conseiller diplomatique du président russe a même affirmé que "les propositions des Européens et des Ukrainiens n'améliorent pas les chances d'arriver à la paix".

Un jeu dangereux pour l'Europe

Alors que la Russie cherche clairement à affaiblir l'Europe, la question se pose : parler à Poutine, mais pour dire quoi ? Les Européens, déjà en difficulté pour participer aux négociations, craignent de voir les États-Unis jouer un rôle trop central dans les discussions. Emmanuel Macron, soutenu par le Premier ministre Sébastien Lecornu, insiste sur la nécessité d'une approche européenne unie, mais les divisions persistent.

La gauche française soutient l'approche de Macron

La gauche française, représentée notamment par Jean-Luc Mélenchon, a salué la volonté de dialogue du président, estimant que "toute solution doit passer par la diplomatie". En revanche, l'extrême droite, menée par Marine Le Pen, critique cette position, jugeant qu'elle "affaiblit la position de la France" face à la Russie. La droite traditionnelle, quant à elle, reste partagée entre pragmatisme et fermeté.

Un enjeu pour la souveraineté européenne

Cette crise diplomatique s'inscrit dans un contexte plus large de crise des relations franco-russes, mais aussi de tensions au sein de l'Union européenne. La France, qui défend une approche équilibrée, se heurte à des pays comme la Pologne et les pays baltes, plus intransigeants. La question de la souveraineté européenne est au cœur des débats, alors que la Russie continue d'exercer une pression militaire et économique sur le continent.

À propos de l'auteur

A

J'en ai assez du journalisme tiède qui ménage la chèvre et le chou. Pendant des années, j'ai regardé mes confrères s'autocensurer par peur de déplaire aux annonceurs ou aux politiques. J'ai décidé d'écrire ce que je pense vraiment, sans filtre. La concentration des médias aux mains de quelques milliardaires me révolte. La précarisation de ma profession me met en colère. Mais c'est précisément cette colère qui me pousse à continuer. Chaque article est un acte de résistance contre la pensée unique

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Commentaires (1)

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A

Alexandrin

il y a 1 heure

Macron a raison de tendre la main, mais l'Europe doit parler d'une seule voix. La France ne peut pas jouer les médiateurs solo. L'Ukraine a besoin de solidarité, pas de divisions !

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N

Nuage Errant

il y a 35 minutes

@alexandrin L'Europe parle d'une seule voix ? Regardez les pays de l'Est ! La France doit d'abord défendre ses intérêts avant de jouer les diplomates. La Russie ne cédera rien sans pression.

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