Une coalition inattendue défie la droite marseillaise
La campagne des municipales de 2026 à Marseille prend un tournant inattendu avec l'annonce d'une alliance entre deux figures opposées à Martine Vassal, la puissante présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence. Erwan Davoux, haut fonctionnaire au parcours irréprochable, et Nora Preziosi, conseillère départementale aux antécédents judiciaires, forment une liste commune « sans étiquette » qui pourrait bouleverser l'échiquier politique local.
Un duo aux profils contrastés
À 53 ans, Erwan Davoux se présente comme un pur produit de la haute administration, ayant servi sous Alain Juppé et Valérie Pecresse. Son signalement à la justice contre Martine Vassal, révélé en août, a mis en lumière des accusations graves : emploi présumé illégal de son concubin comme directeur de cabinet et abus dans les dépenses publiques. Ces révélations, démenties par l'élue, ont alimenté un conflit médiatique où Vassal a contre-attaqué en dénonçant un « complot de l'extrême gauche ».
De son côté, Nora Preziosi, 64 ans, incarne une figure plus controversée. Membre historique des Républicains, elle est actuellement visée par une enquête préliminaire pour prise illégale d'intérêts et détournement de fonds publics. Cette alliance improbable entre un « Monsieur Propre » de l'administration et une élue aux démêlés judiciaires interroge sur les motivations réelles de cette candidature.
Une stratégie risquée contre la droite locale
Martine Vassal, déjà investie par Les Républicains et Horizons, incarne une droite conservatrice solidement ancrée dans le paysage politique marseillais. Son alliance avec la droite nationale pourrait être fragilisée par cette coalition, qui capitalise sur les critiques croissantes envers son management. « Cette alliance montre que même au sein de la droite, les méthodes clientélistes de Vassal ne font plus consensus », estime un observateur politique.
Alors que la gauche marseillaise, affaiblie par ses divisions, peine à trouver un candidat crédible, cette liste commune pourrait drainer les voix des électeurs déçus par la gestion actuelle. Dans un contexte national marqué par la montée des critiques envers les pratiques locales, cette campagne s'annonce comme un test pour la droite traditionnelle.
Un enjeu national pour la droite
Cette alliance s'inscrit dans un paysage politique français où la droite tente de se repositionner après les déboires de la présidence Macron. Avec Sébastien Lecornu à Matignon, le gouvernement cherche à affaiblir les bastions de la droite locale, perçus comme des foyers de résistance. « Marseille pourrait devenir un symbole de la lutte contre les dérives locales », selon des sources proches du gouvernement.
Alors que les élections de 2027 approchent, cette campagne préfigure les tensions à venir. La capacité de la droite à maintenir son unité face à ces défis internes déterminera son avenir politique.
