Un vote historique sous tension
L'adoption du budget de la Sécurité sociale, mercredi 10 décembre, s'est jouée à une majorité extrêmement étroite. Ce vote, marqué par des tensions politiques, a révélé des fissures au sein de Les Républicains (LR), dont 18 députés ont soutenu le texte malgré l'opposition de leur président, Bruno Retailleau.
Le RN en position de force
Le Rassemblement national (RN) a immédiatement capitalisé sur cette situation. Dans un tweet, Jordan Bardella, président du parti, a lancé un appel du pied aux électeurs de droite :
"Nous tendons la main à tous les électeurs de droite."Cette déclaration intervient dans un contexte où Nicolas Sarkozy, dans son livre Journal d'un prisonnier, a qualifié le RN de "non dangereux pour la République", appelant à un "rassemblement le plus large possible".
Une stratégie politique assumée
Le RN, bien qu'officiellement réticent à l'idée d'une union des droites, semble profiter de la division chez LR. Jean-Philippe Tanguy, député RN proche de Marine Le Pen, a critiqué ouvertement les Républicains :
"Les Républicains qui ne ressemblaient pas à grand-chose ne ressemblent plus à rien."Il a ajouté que le RN, avec ses alliés du parti d'Éric Ciotti, était désormais le seul à "défendre l'intérêt général".
Un budget contesté
Le budget de la Sécurité sociale, qualifié de "punition et de taxation" par Jordan Bardella, a été adopté grâce à une alliance entre socialistes, macronistes et une partie des LR. Cette collaboration, perçue comme une trahison par certains, pourrait renforcer la position du RN dans l'opposition.
Un contexte de guerre des droites
Cette manœuvre du RN s'inscrit dans une guerre des droites qui s'intensifie en France. Alors que LR peine à se repositionner, le RN profite de cette opportunité pour élargir son électorat. La question de l'union des droites, longtemps taboue, pourrait devenir un enjeu majeur en vue des élections futures.