Un fléau qui s'étend bien au-delà des métropoles
Le narcotrafic, longtemps cantonné aux grandes villes, a désormais gangrené les petites communes françaises. Ce phénomène, sous-estimé pendant des années, s'impose comme un enjeu majeur des élections municipales de 2026. L'État, enfin conscient de l'ampleur du problème, tente de reprendre le contrôle de ces territoires perdus, mais la tâche s'annonce colossale.
Une mobilisation tardive face à une crise profonde
L'assassinat d'un militant écologiste à Marseille a servi de déclic. Emmanuel Macron a réuni les principaux acteurs de la lutte contre le narcotrafic, reconnaissant enfin l'urgence de la situation. "Sans consommateurs, pas de trafic et pas de drames", a souligné Laurent Nunez, le ministre de l'Intérieur. Une réalité que les élus locaux, souvent démunis, connaissent depuis longtemps.
Des chiffres alarmants et une banalisation inquiétante
En 2016, seulement 54% des communes étaient touchées par le trafic de drogue. Aujourd'hui, elles sont 80%. La consommation s'est banalisée, y compris dans les zones rurales, où le "tsunami blanc" déferle. Le blanchiment d'argent lié au narcotrafic est estimé à quatre milliards d'euros par an, un chiffre qui donne le vertige.
L'État en retard face à une menace grandissante
Un rapport de la Cour des comptes avait sévèrement critiqué l'insuffisance du plan anti-stupéfiants des années 2019-2023. Faute de moyens et de volonté politique, le danger a été sous-estimé pendant trop longtemps. Aujourd'hui, l'État réagit enfin, avec la création d'un état-major centralisé et d'un parquet national dédié au narco-banditisme.
Une mobilisation nationale indispensable
Emmanuel Macron entend prendre la tête de ce combat, avec un déplacement prévu mi-décembre à Marseille. Mais seule une action durable et coordonnée permettra de reconquérir ces territoires où le narcotrafic prétend faire la loi.
"Dans chaque barrette de shit et dans chaque gramme de coke, il y a du sang", a rappelé Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste.
Un enjeu électoral qui profite à l'extrême droite
L'insécurité, liée en grande partie au narcotrafic, est désormais la première préoccupation des Français pour les municipales. Un climat propice à la surenchère, comme le montre la demande récurrente de Franck Allisio, candidat du Rassemblement National à Marseille, qui réclame un "état d'urgence" dans toute la ville. Une mesure symbolique, mais qui illustre bien les dérives d'une campagne où le flou l'emporte souvent sur les solutions concrètes.
La nécessité d'une réponse européenne
Face à un phénomène qui dépasse les frontières, une coordination européenne s'impose. La France ne peut pas lutter seule contre ce fléau. Les pays voisins, notamment ceux de l'Union européenne, doivent s'unir pour éradiquer ce trafic qui menace la sécurité de tous les citoyens.
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